Plusieurs centaines de personnes se sont regroupées en silence à l'heure de la levée des corps devant la morgue de l'hôpital d'Oicha, ville proche de l'Ouganda, à 30 km au nord de Beni, a constaté un journaliste de l'AFP.Pendant la cérémonie, des coups de feu d'origine indéterminée ont été entendus en brousse.Plus de 100 personnes ont été tuées dans la région d'Oicha et Beni depuis le 5 novembre, dans des massacres attribués au groupe armé d'origine ougandaise des ADF.Ces tueries en série ont provoqué des émeutes d'habitants contre les Casques bleus des Nations unies, accusés de rien faire pour les empêcher. Au moins sept manifestants ont été tués depuis samedi.Une journée "ville morte" était organisée vendredi à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, en solidarité avec les habitants de Beni et Oicha. Des heurts avec la police ont été rapportés par des médias congolais."La situation sécuritaire à Beni" était à l'ordre du jour du conseil des ministres à Kinshasa.Oicha se trouve à l'entrée du "triangle de la mort" Oicha-Mbau-Eringeti, dans le nord du territoire de Beni, une des zones où les ADF sont accusés d'avoir tué des centaines de civils depuis 2014.De "nouveaux déplacements massifs" de population ont été enregistrés au départ de Mbau et Oicha vers Beni à 30 km, a indiqué vendredi le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR)."Des rapports alarmants suggèrent que des civils sont pris au piège, sous la menace des groupes armés, avec des informations quotidiennes sur des pertes en vies humaines", s'est inquiété vendredi le Haut commissariat aux réfugiés (HCR)."Des enlèvements et des attaques contre des écoles, des centres de santé et des communautés autochtones (ndr: les Pygmées) sont aussi en hausse", ajoute le HCR dans un communiqué.Le HCR rappelle que "l'information est difficile à vérifier", en raison des restrictions imposées aux mouvements des organisations humanitaires.Des agents "non-essentiels" des Nations unies ont été transférés de Beni vers Goma, selon le Programme alimentaire de l'ONU (PAM), qui les chiffre à 200."Les tensions actuelles nous imposent d'ajuster nos opérations mais nous restons aux côtés des populations qui ont besoin de nous", a écrit dans un communiqué le coordonnateur des Affaires humanitaires en RDC, David McLachlan-Karr.
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