Comores: tension à Moroni après l'assassinat d'un chef de l'armée

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MORONI (AFP)

Les forces de l'ordre étaient déployées lundi devant les ministères et les principaux bâtiments administratifs de la capitale comorienne Moroni, et de nombreux commerces étaient fermés au lendemain de l'assassinat d'un haut-gradé de l'armée.

Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées devant l'hôpital el-Maarouf de Moroni, où repose le corps du colonel Combo Ayouba, abattu dimanche soir à son domicile par un ou plusieurs inconnus qui ont pu prendre la fuite.

Le colonel Combo était "chef de corps" au sein de l'Armée nationale de développement (AND), l'armée comorienne, et l'un de ses plus haut-gradés.

"Aucune conclusion sérieuse ne peut être avancée" pour le moment, ni sur l'auteur de l'assassinat, ni sur ses motivations, selon une source proche de l'enquête.

Originaires de l'île d'Anjouan, comme l'officier assassiné, les manifestants exprimaient leur mécontentement après la mort de leur compatriote et scandaient des slogans hostiles au président Ahmed Abdallah Sambi, pourtant lui aussi originaire de cette île de l'archipel comorien.

D'autres protestataires ont lancé des pierres sur le ministère des Finances et de l'Education, faisant au moins un blessé, a-t-on constaté.

La plupart des commerces de la capitale tenus par des Anjouanais sont restés fermés.L'un des principaux marchés de la ville, le marché "Dubaï", tenu en majorité par des Anjouanais, est également resté fermé, alors que les vendeurs ambulants ou habituellement installés sur les trottoirs ont disparu.

Des gendarmes ont été déployées devant les ministères et les principaux bâtiments administratifs, tandis que les rues étaient moins fréquentées que d'ordinaire.

La dépouille du colonel Combo, accompagnée par le ministre de la Défense Ibrahima Houmadi Sidi, devrait être rapatriée à Anjouan dans la journée.

Considérée au sein de l'état-major plutôt comme un fidèle du président Sambi, la victime était l'un des rares anciens membres de la garde présidentielle formée dans les années 1980 par le mercenaire français Bob Denard, encore en activité au sein de l'armée, et à ce niveau de responsabilité.

Cet assassinat est intervenu dans un contexte de vive tension politique aux Comores, après la prolongation contestée au-delà du 26 mai dernier du mandat du président Sambi.

La petite armée comorienne a connu ces derniers mois de gros tiraillements, se traduisant notamment par un malaise croissant entre une partie de l'état-major et le pouvoir exécutif.Mi-mai, un accord de "réconciliation" avait été signé pour "rétablir la sérénité" au sein de l'AND, qui compte un peu moins de 2.000 hommes.

Petit archipel pauvre de l'océan Indien, les Comores ont connu depuis l'indépendance une vingtaine de coups d'�?tat ou tentatives supposées, menées notamment par le mercenaire Bob Denard.

Des négociations politiques, menées depuis deux mois par la communauté internationale pour fixer la date de l'élection présidentielle et les termes de la période de transition, n'ont pas abouti à ce jour, alors que le président Sambi a prolongé son mandat jusqu'à fin 2011.

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