Soudan: arrestation de l'opposante Mariam al-Mahdi, selon son parti

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KHARTOUM (AFP)

Une dirigeante du parti d'opposition soudanais Umma, Mariam al-Mahdi, a été arrêtée jeudi à Khartoum, alors qu'elle s'apprêtait à réclamer la libération de Soudanais arrêtés après des manifestations antigouvernementales il y a dix jours, a indiqué son parti.

L'opposante, fille du Premier ministre Sadiq al-Mahdi, chassé du pouvoir en 1989 par le président actuel Omar el-Béchir, a été arrêtée alors qu'elle se rendait avec des militantes auprès du chef des forces de sécurité, a indiqué Habab Moubarak, fille d'un autre haut dirigeant d'Umma, Moubarak al-Fadil.

"Dès que nous sommes sorties de la voiture, ils l'ont arrêtée", a-t-elle raconté.

"Ils ont violemment saisi les banderoles que nous transportions à l'arrière du véhicule, montrant des photos des personnes détenues depuis le 30 janvier", a-t-elle ajouté.

Selon elle, cela s'est déroulé alors qu'une trentaine de femmes, dont les mères de personnes détenues depuis les manifestations du 30 janvier, s'apprêtaient à présenter une pétition au chef des services de sécurité et de renseignements soudanais, Mohammed Atta, pour demander leur libération.

L'arrestation a eu lieu lorsqu'elles quittaient le domicile de M. Fadil où elles étaient rassemblées, selon la même source.

"Il y avait un grand nombre de camions anti-émeutes de la police et d'officiers de la sécurité devant la maison", a raconté Habab Moubarak, précisant que ces forces les avaient accompagnées jusqu'au siège des services de sécurité et du renseignement, où trois femmes ont tenté de remettre la pétition.

Selon elle, sa tante et deux cousines ont été emmenées par la police jusqu'à l'extérieur de la ville, où elles ont été abandonnées au bord de la route en deux endroits différents.

L'arrestation de jeudi s'inscrit dans un contexte de durcissement du pouvoir face à l'opposition.

Des manifestations, localisées mais bruyantes, ont éclaté à Khartoum et dans d'autres villes du Nord du Soudan fin janvier, à l'appel d'étudiants mobilisés via internet, pour réclamer un changement de régime, plus de libertés et la fin de la hausse des prix.

La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser les manifestants, dont plus de 100 ont été arrêtés.

Un étudiant frappé par des policiers est décédé des suites de ses blessures, selon des manifestants, une information démentie par la police.

Fin janvier, le chef de l'opposition islamiste Hassan al-Tourabi a également été arrêté, peu après avoir déclaré qu'une révolte semblable à celle qui a provoqué la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier était probable au Soudan.

Human Rights Watch a également condamné l'arrestation le 2 février de 16 personnes devant le siège du Parti communiste soudanais, déplorant "les restrictions sur la liberté d'expression" au Soudan.

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