Tunisie: Le principal syndicat veut des négociations sociales "rapides"

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TUNIS (AFP)

La principale centrale syndicale de Tunisie a appelé jeudi le gouvernement à engager "rapidement" des négociations afin de résorber les tensions sociales qui secouent le pays depuis trois semaines, reconnaissant être désormais "débordée" par sa base.

"Il est de l'intérêt du gouvernement d'engager rapidement des négociations avec la centrale syndicale car la situation sociale est explosive", a dit à l'AFP un dirigeant de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT).

Abid Briki réagissait à la déclaration du président intérimaire, Foued Mebazaa, qui a annoncé mercredi soir l'ouverture "prochainement" de "négociations sociales à l'échelle nationale".

Des grèves organisées ou spontanées ont paralysé plusieurs secteurs économiques depuis la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier, et la grogne sociale continue de monter dans les catégories les plus défavorisées de la population.

Le gouvernement de transition de Mohamed Ghannouchi a multiplié les appels à la population, avertissant que le pays risquait de "s'écrouler" si les débrayages massifs et manifestations parfois émaillées de violences se poursuivaient.

"Il y a des réponses immédiates que le gouvernement peut apporter, à savoir la titularisation des centaines de milliers de contractuels qu'il faut intégrer dans les entreprises", a dit M. Briki qui a prôné également une réforme "radicale" de la législation du travail et un examen "sérieux" d'une vieille demande de la centrale syndicale pour la création d'une caisse de chômage.

"Nous n'encadrons pas tous les mouvements de grèves", a-t-il reconnu, interrogé sur l'ampleur de la contestation sociale auquel le pays est confronté.

Selon lui, l'UGTT est désormais "débordée face à l'agitation sociale".

Pour la centrale, l'enjeu est aussi de parvenir "à endiguer la grogne dans des secteurs ou entreprises où l'UGTT été chassée et remplacée par des cellules" du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Ben Ali.

"Dans ces entreprises où des grèves spontanées ont été déclenchées, nous tentons d'organiser un retour en force de nos représentants et d'occuper le terrain", a-t-il déclaré.

Marginalisée et divisée sous Ben Ali, l'UGTT a retrouvé un rôle de premier plan lors de la révolte qui a conduit à la chute de l'ex-président.L'aile gauche du syndicat a encadré les manifestations à travers le pays et organisé des grèves tournantes dans les principales villes.

Mais sa direction est contestée par un courant de gauche qui organise épisodiquement des rassemblements devant ses locaux à Tunis pour réclamer son départ en l'accusant de "composer" avec le gouvernement transitoire et de "corruption".

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