Rumeurs de départ de Moubarak qui va s'adresser à la nation égyptienne

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LE CAIRE (AFP)

Le président Hosni Moubarak devait s'adresser à la nation jeudi soir alors que les manifestants rassemblés sur la place Tahrir au Caire s'attendaient à ce qu'il annonce son départ comme en faisaient état des rumeurs non confirmées.

"Le président Moubarak s'adresse à la nation ce soir du siège de la présidence au Caire", a indiqué la télévision d'Etat dans un bandeau.

Le chef de l'Etat se réunit "en ce moment" avec son vice-président Omar Souleimane, a-t-elle ajouté peu après 19H00 (17H00 GMT).

L'armée a annoncé de son côté qu'elle examinait les "mesures" nécessaires "pour préserver la nation" et "appuyer les demandes légitimes du peuple", faisant vaciller le régime déjà fortement fragilisé de M. Moubarak, au pouvoir depuis 1981.

A Washington, le directeur de la CIA Leon Panetta a jugé "fort probable" le départ prochain du raïs estimant qu'Omar Souleimane est le remplaçant vraisemblable du président Moubarak.

Sur la place Tahrir, coeur de la contestation anti-Moubarak depuis 17 jours, l'ambiance était survoltée parmi les dizaines de milliers de manifestants mais restait pacifique.

Les soldats se trouvant aux entrées de Tahrir n'ont pas bougé, de même que les chars déployés sur plusieurs accès de la place et la foule continuait à affluer vers la place dans la soirée.

Le secrétaire général du Parti national démocrate (PND) de M. Moubarak, Hossam Badrawi, a indiqué à la BBC que le chef de l'Etat pourrait "répondre aux revendications du peuple" dans les heures à venir.

La télévision publique a interrompu ses programmes pour diffuser un texte de l'armée, lu par un militaire et présenté comme "le communiqué numéro un" du conseil suprême des forces armées.

"Compte tenu de la responsabilité des forces armées et leur engagement à protéger le peuple et préserver ses intérêts et sa sécurité, pour veiller à la sécurité de la nation et des citoyens (...) et soutenir les demandes légitimes du peuple, le conseil suprême des forces armées s'est réuni aujourd'hui", a déclaré le militaire ajoutant qu'il continuait "à rester réuni".

M. Badrawi a affirmé s'attendre "à ce que le président réponde aux revendications du peuple parce que ce qui lui importe à la fin, c'est la stabilité du pays, le poste ne lui importe pas actuellement".

Le Premier ministre Ahmed Chafic a toutefois affirmé à la télévision d'Etat que "tout était entre les mains de Moubarak".

Jeudi, le mouvement de protestation s'était étendu à divers secteurs sociaux, les anti-Moubarak se mobilisant toujours massivement malgré la menace du pouvoir de faire intervenir l'armée en cas de "chaos".

Des employés de la plus grande usine textile d'Egypte, employant 24.000 personnes à Mahallah dans le delta du Nil, ont indiqué à l'AFP avoir entamé jeudi une grève illimitée en solidarité avec les manifestants anti-gouvernementaux et pour demander une hausse de leurs salaires.

Des mouvements sociaux portant sur les salaires ou les conditions de travail ont également eu lieu dans les arsenaux de Port-Saïd (nord-est), dans des sociétés privées travaillant sur le canal de Suez (est) ou encore à l'aéroport du Caire.

A Port-Saïd, des manifestants venus du bidonville de Zizara ont saccagé le siège de la police, après avoir fait de même la veille avec le gouvernorat, ont indiqué des témoins à l'AFP.

Environ 3.000 membres du personnel médical de l'hôpital Qasr al-Aini, le plus grand du Caire, sont descendus dans la rue.

Mercredi, le pouvoir avait durci le ton.Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit a affirmé que l'armée, qui cerne depuis des jours la place Tahrir, interviendrait "en cas de chaos pour reprendre les choses en main".

Sur le plan politique, le Tagammou (gauche), parti de l'opposition légale en Egypte, a annoncé son retrait du "dialogue national" engagé par le pouvoir égyptien avec l'opposition, y compris les Frères musulmans, sur des réformes.Il a motivé sa décision par "le refus du régime de faire face aux revendications les plus minimales du peuple".

Depuis le 3 février, les manifestations se déroulent le plus souvent dans le calme.Des heurts se sont produits entre policiers et manifestants les premiers jours, puis entre pro et anti Moubarak le 2 février.

Les violences ont fait environ 300 morts selon un bilan de l'ONU et Human Rights Watch depuis le début du mouvement.

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