Un animateur de radio très populaire rentre au Liberia pour mener la fronde anti-Weah

Henry Costa, farouche critique de George Weah, a atterri en provenance des Etats-Unis, où il étudie et anime un show très écouté au Liberia, le "Costa Show", a constaté un correspondant de l'AFP.Vêtu d'une chemise blanche, saluant de la main ou le poing serré, il a parcouru la soixantaine de kilomètres séparant l'aéroport du centre de la capitale Monrovia debout dans une voiture au toit ouvert, encadré par des jeunes partisans à moto.Henry Costa est l'une des figures de proue du Conseil des patriotes (COP), un collectif composé de dizaines d'associations de la société civile, y compris des pans de la jeunesse ayant porté le seul Ballon d'or africain au pouvoir en janvier 2018.Le Conseil des patriotes a déjà fait descendre des milliers de Libériens dans la rue le 7 juin dernier dans ce petit pays ouest-africain affligé par la pauvreté, la dévaluation de sa monnaie et l'inflation et cherchant toujours à fermer les plaies d'une guerre civile destructrice.Il appelle à nouveau à manifester le 30 décembre pour réclamer le départ de George Weah, élu sur la promesse d'améliorer les conditions de vie des Libériens et de combattre une corruption chronique.Le ministère de la Justice a refusé le mois dernier d'autoriser cette manifestation, la qualifiant d'"inconstitutionnelle", mais les opposants maintiennent leur mot d'ordre, faisant craindre de possibles violences."Je suis très excité de voir une telle foule pour m'accueillir", a déclaré à la presse Henry Costa peu après son arrivée, précédée depuis plusieurs semaines de rumeurs d'une possible arrestation s'il rentrait au Liberia."Comme vous le voyez, je n'ai pas été arrêté. Je suis ici pour participer à la manifestation, qui doit avoir lieu. Qu'y a-t-il de mal à dire que le président doit démissionner?", a-t-il ajouté, en soulignant que la "liberté de parole et de s'assembler existent" au Liberia."Appeler à l'éviction inconstitutionnelle du président constitue indéniablement un crime de trahison, de terrorisme et de subversion", a répliqué jeudi une figure du pouvoir, le président de la Chambre des représentants Bhofal Chambers.