Le 10 février, Jean-Jacques EKINDI a pu nous présenter son programme concernant sa candidature à l'élection présidentielle camerounaise. Son programme s'appui sur 3 piliers : la morale, la réforme des institutions et l'emploi des jeunes.Qui est Jean-Jacques EKINDI ?C'est un homme charismatique, convaincu et volontaire qui s'est présenté à nous au cours de cette conférence de presse.Mais ce n'est pas seulement ce charisme qui rend si enthousiaste Lanciné Camara, ancien journaliste, président de l'union des journalistes africains en France, et fondateur du Rassemblement Démocratique des Bâtisseurs Africains en Guinée Conakry.Pour lui Jean-Jacques EKINDI est l' « un des meilleurs fils du Cameroun », « solide cultivé et modeste ». En effet, c'est Lanciné Camara qui animait les débats et il n'a pas manqué de nous faire part de son enthousiasme concernant le candidat qu'il a choisi de soutenir. Selon ces propres mots « un technocrate et humaniste ». « Jean-Jacques Ekindi est un talent », nous dit-il et on sent bien qu'il s'agit bien plus d'une conviction personnelle que de simples mots-doux pour nous vendre son candidat. Au-delà de ces considérations subjectives, il faut rappeler que Jean-Jacques EKINDI, ce candidat de 66 ans possède un parcours significatif. Ingénieur, diplômé de Polytechnique et de l'école des Mines à Paris, il s'est engagé en politique dès 1985, à la naissance du RDPC. Après avoir été à la tête de la section départementale du parti dans le Wouri, il fut dès 1987, tête de liste pour la mairie de Douala. Même s'il n'a pas remporté ces élections, il s'est illustré au sein du courant « Forces progressistes » du RDPC, face à celui des « Rénovateurs fondamentalistes ». Finalement, les divergences idéologiques se feront trop pesantes et amèneront ce jeune chasseur de lion à quitter le parti, pour créer le sien propre dès 1991 : le « Mouvement progressiste ». Il participera à l'élection présidentielle de 1992, celle de 2004 et celle de 2007, il choisira de constituer une coalition locale avec l'UDC. Il sera finalement élu député.Aujourd'hui, il nous rappelle qu'il est le seul député de son parti à l'assemblée, mais malgré tout, il entend avoir voix au chapitre. La vision du candidat à l'élection présidentielle camerounaise d'octobre 2011Malgré son extinction de voix, c'est un chasseur de lion vif et convaincant qui nous présente le contenu de son programme. A noter qu'à ce jour, les 5 volets de ce programme ne sont pas prêts à être présentés. C'est sans doute ce qui explique les carences que nous avons pu observer.Pour lui, l'Afrique est en mouvement, et ce sont les conséquences de cette fin de cycle qui conduisent à des évolutions plus ou moins brutales, plus ou moins violentes. Pour le candidat, cette fin de cycle conduit le pouvoir en place à relever le défi de l'organisation d'élections transparentes. Les trois conditions qu'il identifie pour relever ce défi sont une administration des élections transparente, régulière, juste et convaincante ; l'équité du financement des différents candidats et de l'accès aux médias ; et la proposition de véritables choix pour sortir de l'impasse. « Sinon le ciel camerounais se couvrira de sombres nuages ».Pour M. EKINDI, aujourd'hui, le régime en place n'est plus en mesure de procurer l'espoir à un peuple camerounais « sans perspective, sans emploi et sans pain. »Mais selon l'enthousiaste Lanciné CAMARA « le Cameroun nouveau est en marche avec Jean-Jacques Ekindi ! »Au cours de cette présentation, le candidat a pu commenter la rencontre entre le président Paul Biya et John Fru Ndi, le leader de l'opposition du Front Social Démocrate. S'il considère le dialogue normal et positif entre les différents partis politiques d'un pays, il regrette que cette rencontre n'ait pas été réalisée dans un contexte clair d'où les doutes qu'elle provoque chez les observateurs. Pour lui, si les idées portées par les candidats sont claires, une rencontre entre deux opposants politiques n'est pas un problème. Dans ce contexte précis, les positions de l'opposant Fru Ndi ne seraient donc pas assez claires.Ekindi pose un regard très critique sur le système électoral. Malgré tout, il compte bien aller aux élections et considère que la communauté internationale devrait le suivre dans cette critique du processus électoral.Quant on l'interroge sur la situation en Afrique du nord, il finit par faire le parallèle : « Les camerounais sont à cran et si les choses ne se passent pas bien, ils pourraient être attirés par les expériences tunisiennes et égyptiennes�?� »Ce qui obsède Jean-Jacques Ekindi, c'est « l'anormalité des situations africaines ». Ce qui l'irrite, c'est l'expression « le Cameroun, c'est le Cameroun », qui selon lui exclu ce pays et le légitime dans cette anormalité.On peut néanmoins se demander à quelle normalité Ekindi fait référence ?Ce que cette vision ne dit pasDe cette conférence de presse, on regrette l'absence de réponse réelle sur sa position concernant l'homophobie et l'homosexualité. C'est une question qui s'avère essentielle quand on se rappelle la marche contre l'homosexualité et qui a eu lieu le 9 février de cette année à Yaoundé.De même, malgré une grande assurance du candidat, on ne connait pas le lien qu'il entretien avec le peuple.Comment prend-il en compte les besoins du peuple dans la construction de son projet ? Que compte t'il faire concrètement pour répondre aux près de 40 % de taux de pauvreté estimés en 2007, et plus de 75 % de sous emploi estimés en 2005 par l'institut national de la statistique Cameroun ?En outre comment entendre les besoins réels de la population avec des statistiques du chômage qui paraissent peu fiables puisque l'institut national estimait à 4,4% le taux de chômage en 2005, tandis que la CIA faisait état de 30 % de chômage en 2001 ?Sur quoi fonde-t-il ce qu'il nomme dans son programme des « prescriptions morales », qui rappellent et s'appuient sur des extraits du décalogue, les dix commandements, récits d'instruction morale et religieuse reçues selon les traditions bibliques, de Dieu par Moïse et également inscrites dans la torah. Dans son programme, Jean-Jacques Ekindi, présente le Cameroun comme un « grand corps malade ». Serait-t-il alors le médecin qui prétendrait soigner « la tête, le corps et le c�?ur » du Cameroun en s'appuyant sur des préceptes bibliques modernisés.Rachel Gnagniko
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