Ancien Premier ministre et président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro est notamment accusé par la justice ivoirenne d'avoir fomenté "une insurrection civile et militaire" pour s'emparer du pouvoir, ce qu'il nie.Il a tenté de revenir en Côte d'Ivoire fin décembre, après six mois à l'étranger, mais son avion a fait demi-tour vers l'Europe, où il se trouve actuellement, tandis qu'une douzaine de ses partisans dont des députés étaient arrêtés à Abidjan."Monsieur le président(...) nous souhaitons attirer votre attention sur une série de violations des droits et libertés fondamentaux dont M. Soro et son entourage font l'objet", écrivent les avocats, Mes Charles Consigny et Robin Binsard. Joints par téléphone, les deux avocats assurent "n'avoir accès à rien dans cette procédure (...). Il s'agit d'une procédure politique qui se cache derrière des habits judiciaires. L'accusation est parfaitement vide. Il n'y aucune preuve crédible"."Le calendrier parle de lui-même. le retour de M Soro, était prévu, annoncé. A peine arrive-t-il dans le ciel ivoirien (...) on apprend qu'un mandat d'arrêt aurait été émis à l'endroit de ce dernier. Ça jette des doutes sur l'ensemble de l'accusation", ont-ils dit au téléphone."On est en train de sortir de l'Etat de droit", précisent-ils demandant "la possibilité (pour leur client) de se rendre en Côte d'Ivoire sans risquer d'être arrêté et la possibilité de se présenter" à la présidentielle d'octobre 2020. Les deux avocats n'ont pas voulu indiquer où se trouvait actuellement M. Soro. Longtemps allié d'Alassane Ouattara, qu'il a aidé à porter au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro s'est ensuite brouillé avec lui, jusqu'à la rupture début 2019.Jusqu'à cette affaire, M. Soro était vu comme un challenger sérieux pour la présidentielle par les analystes politiques, qui le disent populaire, notamment auprès de la jeunesse.Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui fait 3.000 morts, la prochaine présidentielle s'annonce tendue. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.
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