Officier arrivé à la tête de la Gambie par un coup d’État en 1994, puis élu et réélu, Yahya Jammeh a été poussé à s'exiler en Guinée Équatoriale en janvier 2017, cédant à une intervention militaire africaine après avoir rejeté sa défaite à la présidentielle face à l'opposant Adama Barrow, toujours au pouvoir aujourd'hui.
Dans un communiqué publié à l'époque, l'Union africaine, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest et les Nations unies s'engageaient à oeuvrer pour le respect de la sécurité et des droits de Yahya Jammeh, et notamment celui de rentrer en tant que citoyen et ancien chef de l’État.
A l'appel du parti de Yahya Jammeh, l'Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), les manifestants ont pris la direction du siège de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples pour y déposer une pétition destinée à l'Union africaine.
"Avant son départ, il y a eu un accord pour qu'il puisse rentrer dans le pays.Nous avons besoin de notre chef de parti", a déclaré à l'AFP l'un des manifestants, Ismaila Colley, 26 ans, en décrivant l'ex-président comme un "homme de paix", alors que, depuis un an, une Commission Vérité et Réconciliation entend les témoignages accablants des victimes des atrocités commises sous Yahya Jammeh.
"Les temps sont durs sous l'actuel gouvernement, c'est pourquoi nous voulons que l'ancien président revienne et reprenne les rênes du pays à Adama Barrow", a expliqué dans le cortège, encadré par les forces de l'ordre, Maïmuna Jaju, une commerçante de 23 ans.
L'ancien dictateur s'est fait entendre samedi pour soutenir la manifestation, dans un enregistrement diffusé sur les réseaux sociaux.
Ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, enclavé dans le Sénégal à l'exception d'une étroite façade atlantique, connaît une recrudescence de mobilisation politique.
Des milliers de Gambiens ont défilé dimanche en faveur du maintien au pouvoir pour cinq ans du président Barrow, malgré son engagement initial à ne servir que trois ans.Les partisans d'un départ de M. Barrow comptaient faire de même le 19 ou le 20 janvier, mais leur demande d'autorisation de manifester a été rejetée.La manifestation pro-Jammeh de jeudi a en revanché été autorisée.
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