La nouvelle loi, dont l'AFP a pris connaissance mercredi, prévoit que dès la fin de son mandat, un président qui a été élu au suffrage universel bénéficie notamment d'une "villa de très haut standing construite sur les fonds publics dans la localité de son choix dans les 5 ans, ainsi que d'une allocation unique de 1 milliard de Fbu" (près de 500.000 euros).Cette somme représente une fortune au Burundi où désormais 75% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté.Le projet de loi, adopté par 98 voix pour et 2 voix contre, fait la distinction entre les anciens chefs d'Etat élus au suffrage universel, - en l'occurrence le seul Pierre Nkurunziza -, et ceux issus de "convention ou d'accord (de paix)" tels que Sylvestre Ntibantunganya (1994-1996) et Domitien Ndayizeye (2003-2005).
"Un président qui a accédé au pouvoir par un simple consensus d'un groupe de politiciens n'a pas la même considération que celui qui a été élu démocratiquement au suffrage universel direct", a justifié la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana.Le projet de loi exclut de son champ d'application les présidents qui seraient arrivés au pouvoir par un coup d'Etat, comme Pierre Buyoya (1987-1993, 1996-2003).Outre la villa et l'allocation d'environ 500.000 euros, l'ex-président élu au suffrage universel doit recevoir les mêmes traitements que le vice-président de la République en exercice durant les sept premières années qui suivent la fin de son mandat. Il bénéficie ensuite et pour le reste de sa vie d'une indemnité égale aux émoluments d'un député."Les avantages qu'on va octroyer au président en fin de mandat sont exorbitants si on tient compte de la crise que traverse le pays, mais la mesure est positive puisqu'elle semble indiquer très clairement que M. Nkurunziza ne se représentera pas comme il l'a promis", a estimé à l'AFP un diplomate en poste au Burundi sous couvert de l'anonymat.
L'annonce en avril 2015 par Pierre Nkurunziza de sa candidature à un troisième mandat controversé avait plongé son pays dans une grave crise politique émaillée de violence qui ont fait 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2015, selon les estimations de la Cour pénale internationale.
Au pouvoir depuis 2005, le président burundais, 55 ans, avait toutefois surpris les observateurs en assurant qu'il ne se présenterait pas à sa propre succession en mai 2020, alors que la nouvelle Constitution de 2018 le lui permet.
#Burundi Au Palais présidentiel de @Gitega, le @BurundiGov est en Conseil des Ministres pour analyser plusieurs points à l’ordre du jour dont la proposition de loi, présentée par @MiniJustice_BDI, portant Élévation de S.E @pnkurunziza au rang de Guide du Patriotisme. pic.twitter.com/OLfBrBbbZz
— Burundi Government (@BurundiGov) January 22, 2020
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