Dans une lettre adressée au chef de l'État, Freeman Mbowe, le président du Chadema, lui suggère de procéder à "un petit changement dans la Constitution et certaines autres lois pour obtenir une commission électorale indépendante".La Constitution tanzanienne prévoit que le résultat de l'élection présidentielle, une fois proclamé par la commission électorale, ne peut pas être contesté devant un tribunal, d'où l'importance de cet organe.L'opposition estime que la commission électorale n'est actuellement pas indépendante, car ses membres sont nommés et révoqués par le chef de l'État.L'ambassade américaine en Tanzanie avait lancé un appel similaire la semaine passée, appelant "à l'enregistrement rapide et transparent des électeurs, à la création de commissions électorales indépendantes et à l'accréditation rapide à court et long terme d'observateurs électoraux nationaux et internationaux"."L'unité de notre pays se détériore", a écrit dans sa lettre M. Mbowe, qui a également réclamé qu'aient à nouveau lieu les élections locales de novembre, boycottées par l'opposition.A cette occasion, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), le parti de M. Magufuli, avait remporté 99% des quelque 16.000 postes de chef de rue et de village. Washington et Londres avaient estimé que ce scrutin avait manqué de crédibilité, soulignant notamment les obstacles posés par les autorités tanzaniennes au dépôt de candidature des membres de l'opposition.Surnommé "Tingatinga" (bulldozer en swahili), le président Magufuli, qui devrait se représenter à la prochaine présidentielle, a marqué les esprits depuis sa prise de fonction en 2015, en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption, mais il a aussi été critiqué pour son autoritarisme. Fin octobre, Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé un recul inédit des libertés fondamentales sous son régime, qui a multiplié les actions répressives contre les médias, la société civile et l'opposition.Lundi, la Suède est devenue le dernier partenaire en date de la Tanzanie à prendre des mesures sanctionnant la réduction de l'espace démocratique dans ce pays, après notamment l'Union européenne et la Banque mondiale.Elle a annoncé réduire sa coopération avec la Tanzanie, en raison "des développements négatifs" enregistrés ces dernières années dans ce pays "en ce qui concerne les droits de l'homme et l'espace politique", selon un communiqué publié sur le site de son ambassade à Dar es Salaam.
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