Civils tués mi-février au Cameroun anglophone: HRW accuse l'armée

Infos. Le meurtre d'une vingtaine de civils, dont 13 enfants, le 14 février au Cameroun anglophone en proie à un conflit séparatiste, a été perpétré par les "forces gouvernementales" et une milice peule alliée, a accusé mardi Human Rights Watch (HRW).

Civils tués mi-février au Cameroun anglophone: HRW accuse l'armée
"Les forces gouvernementales et des membres de l'ethnie peule ont tué au moins 21 civils, dont 13 enfants et une femme enceinte (...) dans des conditions horribles", écrit HRW dans un rapport.L'armée dément depuis les premiers jours, assurant qu'il s'agissait des conséquences d'un "malheureux accident" --l'explosion de conteneurs de carburant consécutive à des échanges de tirs entre soldats et rebelles séparatistes-- et n'évoque la mort que de 5 civils.Survenu le 14 février dans le quartier Ngarbuh du village de Ntumbo, dans la région du Nord-Ouest, le drame a coûté la vie, selon l'ONU, à 23 civils, dont 15 enfants et deux femmes enceintes. "Les meurtres de civils, y compris d'enfants, dans des conditions horribles sont des crimes odieux qui devraient faire l'objet d'enquêtes effectives et indépendantes et leurs responsables devraient être traduits en justice", poursuit HRW.Pour l'ONG, qui cite des témoignages, les meurtres ont été commis par 10 à 15 "militaires du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR), unité d'élite de l'armée camerounaise, et au moins 30 Peuls armés"."Ils ont incendié cinq maisons, pillé de nombreux autres biens et passé à tabac des habitants. Les cadavres de certaines des victimes ont été retrouvés carbonisés dans leurs maisons", assure HRW dans un rapport, se référant aussi à des images satellite.L'ONG affirme que des "milices d'auto-défense" peules accusées par les séparatistes d'être "proches du gouvernement" ont attaqué dans un passé récent "des communautés où des séparatistes armés sont réputés opérer"."Les séparatistes armés ont pris pour cible les Peuls pour s'emparer de leur bétail", explique aussi HRW.Samedi, le président français Emmanuel Macron avait promis à un activiste camerounais qui l'avait interpellé à Paris, en marge d'une visite au Salon de l'agriculture, de mettre "le maximum de pression" sur M. Biya pour que cessent "des violences au Cameroun qui sont intolérables".Lundi, la présidence camerounaise s'est offusquée de ces propos, les qualifiant de "surprenants", dans un communiqué.Toujours lundi, à Yaoundé, des centaines de jeunes ont manifesté devant l'ambassade de France à Yaoundé, s'indignant de la sortie de M. Macron.Depuis 2017, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise a déjà fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés.

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