Le ministre de la Sécurité de la région semi-autonome du Jubaland (sud de la Somalie), Abdirashid Hassan Abdinur, avait été arrêté en août à Mogadiscio. Mais il s'était évadé de prison en janvier, avant de s'enfuir au Kenya.Dans un rapport de 2017, le Groupe de contrôle des Nations unies pour la Somalie et l'Érythrée avait accusé ce ministre d'être impliqué dans des meurtres, tortures et traitements inhumains, notamment, commis en 2014 et 2015.En février, Amnesty International avait demandé au Kenya de le renvoyer vers la Somalie pour qu'il y soit jugé.La situation à la frontière est très confuse lundi. Des témoins ont indiqué à l'AFP que les forces du gouvernement fédéral somalien étaient aux prises avec des combattants fidèles à M. Abdinur à Bulohawo (ouest de la Somalie), située juste en face de la ville kényane de Mandera."Les combats étaient très intenses et les deux camps ont échangé des tirs de mitrailleuse et d'armement anti-aérien. Nous ne connaissons pas encore les détails, mais c'était tellement acharné que cela a affecté" Mandera, a déclaré à l'AFP Abdiasiz Malabow, un notable d'un village voisin."Les combats ont commencé après des jours de tension entre les deux camps, et la plupart des gens ont fui la zone", a-t-il ajouté.Un autre témoin, Mohamed Nure, a confirmé la violence des affrontements. "Nous ne pouvons pas connaître les détails, car tout le monde est actuellement à l'abri", a-t-il raconté.A Mandera, Mohamud Maalim, un parlementaire kényan, a expliqué que les combats avaient aussi obligé des gens du côté kényan de la frontière à fuir et entraîné la fermeture d'écoles."Tout ça est lié aux fugitifs" somaliens, "nous appelons le président (Uhuru) Kenyatta à (...) rendre ces fugitifs à la Somalie", a-t-il déclaré.M. Abdinur avait été arrêté à une période de fortes tensions entre l'État fédéral somalien et le Jubaland, et leurs soutiens étrangers respectifs.Le président du Jubaland, Ahmed Madobe, avait été réélu en août à l'issue d'une élection contestée, dont Mogadiscio avait refusé de reconnaître le résultat.Matt Bryden, du centre d'analyse Sahan, basé à Nairobi, avait alors mis en garde contre "un risque pour la stabilité de la région, pas seulement de la Somalie", le Kenya soutenant fermement Madobe, tandis que l'Éthiopie appuie les autorités fédérales.Madobe, un ancien seigneur de guerre, avait chassé en 2012 avec l'aide de troupes kényanes les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, de leur bastion de Kismayo, la capitale régionale.Le Kenya considère le Jubaland, région relativement prospère de Somalie où il a beaucoup de troupes, comme une zone-tampon entre son territoire et les islamistes shebab, qui ont mené plusieurs attaques sanglantes sur son sol.
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