Le Congo-Brazzaville a exagéré ses réserves pétrolières (ONG, médias)

Infos. Le Congo-Brazzaville a exagéré ses réserves pétrolières dans la forêt du bassin du Congo, qu'il prétend par ailleurs protéger dans la lutte contre le réchauffement climatique, selon une enquête de l'ONG Global Witness publiée cette semaine par deux médias européens.

Le Congo-Brazzaville a exagéré ses réserves pétrolières (ONG, médias)
"Le Congo pourrait avoir inventé une découverte de pétrole pour tirer parti de l'aide étrangère", résume l'un de ces deux médias, l'hebdomadaire allemand Spiegel, qui a mené l'enquête avec le site d'information français Médiapart et Global Witness.Un nouveau gisement dans le centre du pays pourrait produire plus de 983.000 barils par jour, avaient indiqué des études exploratoires révélées en août. Trois fois la production actuelle dans la région littorale de Pointe-Noire.Cette annonce avait inquiété les défenseurs de l'environnement, selon qui le nouveau gisement menace les tourbières de la forêt du bassin du Congo.Ces tourbières stockent 30,6 milliards de tonnes de carbone, soit trois fois la production mondiale annuelle de CO2, selon l'ONG Greenpeace, qui cite des recherches de l'Université de Leeds (Grande-Bretagne).Dans son discours du 15 août, le président Denis Sassou Nguesso avait déclaré que le nouveau gisement dans sa région natale d'Oyo se situait "à la périphérie des zones humides"."Notre pays n'a jamais enfreint l'obligation de protéger les tourbières. Il n'a nullement l'intention de le faire à l'avenir, nonobstant les contreparties financières annoncées et qui continuent à se faire attendre", avait-il déclaré.Quelques jours après, le président Sassou Nguesso s'était rendu à Paris. Dans un entretien avec le président Emmanuel Macron, il s'est engagé à mettre en place un plan de protection de la forêt, de la biodiversité et des tourbières, en échange d'une aide financière.M. Sassou a réitéré son soutien à l'Initiative pour la forêt de l'Afrique centrale (CAFI), un partenariat lancé par la Norvège et doté d'environ 60 millions d'euros."Certains éléments semblent démontrer que les réserves de pétrole auraient été largement exagérées et qu'elles pourraient tout simplement ne pas être économiquement viables", révèle l'enquête de l'ONG anti-corruption Global Witness."Aucune analyse des risques posés à ces tourbières par des activités de forage n'a été effectuée", ajoute l'ONG dans son enquête menée avec Der Spiegel et Médiapart.La découverte de ce gisement a été annoncée par une compagnie congolaise privée, Petroleum Exploration and Production Africa (PEPA), dirigé par un homme d'affaires proche du président Sassou Nguesso, Claude Wilfrid Etoka, ajoute Global Witness."Notre enquête révèle que des comptes bancaires français de sociétés appartenant à Claude Wilfrid Etoka, qui a écarté un rival afin de prendre le contrôle du gisement pétrolier de Ngoki, ont été clos car identifiés comme potentiellement exposés à un risque de corruption", indique Global Witness.Petit pays pétrolier très endetté, le Congo-Brazzaville a conclu en juillet un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour une aide de 448,6 millions de dollars (398 millions d'euros) sur trois ans.

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