Crispées de longue date, les relations entre le Kenya et la Somalie se sont encore un peu plus tendues ces derniers jours, les deux voisins s'accusant mutuellement d'avoir empiété sur le territoire de l'autre.Les reproches mutuels ont fusé dans la foulée des intenses combats qui ont éclaté lundi à Bulohawo (ouest de la Somalie), située juste en face de Mandera, entre les troupes du gouvernement fédéral somalien et certains éléments appartenant aux forces de sécurité de la région semi-autonome du Jubaland.Un parlementaire de Mandera avait expliqué lundi à l'AFP que les combats avaient aussi obligé des gens du côté kényan de la frontière à fuir pour aller se mettre à l'abri.Mercredi, dans un communiqué de la présidence, le Kenya a condamné les "violations de (son) intégrité territoriale et de (sa) souveraineté", laissant ainsi entendre que l'armée somalienne avait pénétré lundi en sol kényan.Selon ce communiqué, les soldats somaliens se sont, "en rupture flagrante et en mépris total avec les lois et conventions internationales, engagés dans des activités agressives et belliqueuses en harcelant et détruisant les propriétés de civils kényans vivant" à Mandera."Cette action s'apparente à une attaque injustifiée par des soldats étrangers avec l'intention de provoquer le Kenya", poursuit le communiqué. La présidence kényane ajoute en substance refuser de servir de "bouc-émissaire" à des enjeux politiques internes à la Somalie.Les violences de lundi sont une nouvelle preuve des tensions opposant le gouvernement fédéral somalien à certaines régions semi-autonomes.Les autorités du Jubaland avaient accusé en août Mogadiscio d'interférer dans l'élection du président de la région, pour évincer le sortant, Ahmed Madobe, et installer à sa place l'un de ses fidèles.Allié du Kenya, qui considère le Jubaland comme une zone-tampon entre son territoire et les islamistes radicaux shebab, M. Madobe a finalement été réélu. Mais Mogadiscio a refusé de reconnaître sa victoire. Cet ancien seigneur de guerre avait chassé en 2012, avec l'aide de troupes kényanes, les shebab, affiliés à Al-Qaïda, de leur bastion de Kismayo, la capitale régionale.Le Kenya a été aspiré un peu plus dans cette querelle en accueillant sur son sol le ministre de la Sécurité du Jubaland, Abdirashid Hassan Abdinur.Arrêté en août à Mogadiscio, celui-ci s'était évadé de prison en janvier, avant de s'enfuir au Kenya.Les combats de lundi ont opposé l'armée somalienne à des combattants loyaux à cet ex-ministre, accusé par le Groupe de contrôle des Nations unies pour la Somalie et l'Érythrée d'être impliqué dans des meurtres, tortures et traitements inhumains, notamment, commis en 2014 et 2015.
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