Les associations Ibuka France et la Communauté Rwandaise de France (CRF) s'indignent de la tenue "d'un +colloque+ réunissant des personnalités connues pour leurs prises de position remettant en cause la vérité historique du génocide commis contre les Tutsi du Rwanda en 1994", dans un communiqué transmis à l'AFP. Le service de presse du Sénat a confirmé la tenue lundi d'un colloque sur "l'Afrique des Grands Lacs", "organisé par Gérard Longuet" (sénateur du groupe Les Républicains, droite). Les deux associations indiquent avoir adressé le 29 février au président du Sénat Gérard Larcher une lettre de protestation, estimant qu'au "nombre des conférenciers (...) apparaissent les noms de plusieurs personnalités connues pour leur travail incessant de banalisation, minoration et/ou négation du génocide". Début mars, Mario Stasi, président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), avait également adressé une lettre au président du Sénat, pour dénoncer le "colloque de la honte" et lui demander "de ne pas accueillir cet événement à bien des égards inopportun et qui risquerait de porter atteinte à l'honneur du Sénat comme à celui des victimes du génocide"."Parmi les invités à ce colloque (...) figure M. Adrien-Charles Onana, activiste, auteur d'une thèse universitaire controversée, et qui fait actuellement l'objet de poursuites pénales pour contestation de crimes contre l'humanité pour avoir déclaré en octobre 2019 sur la chaîne LCI: +entre 1990 et 1994, il n'y a pas eu de génocide contre les Tutsis+", affirme dans cette lettre M. Stasi.Interrogé samedi par l'AFP, la présidence du Sénat a souligné que le Sénat n'était "pas l'organisateur du colloque", et que "les propos qui seront tenus n'engagent en rien ni le Sénat ni la présidence". Selon elle, "deux anciens ministres de la Défense (Gérard Longuet et Alain Richard) et un ancien ministre des Affaires étrangères (Hubert Védrine) interviendront, ce qui est plutôt un gage de sérieux".Le 7 avril, la France doit organiser la première "journée de commémoration du génocide des Tutsi", dont le principe avait été instauré le 7 avril 2019 par le président Emmanuel Macron. Le génocide commis en 1994 au Rwanda, à l'instigation du régime extrémiste hutu alors au pouvoir, a fait environ 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés, selon l'ONU.
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