"Le mouvement est bien suivi : aucune audience n'a eu lieu et tous les bureaux de l'administration sont fermés", a indiqué à l'AFP un responsable du Syndicat autonome des magistrats du Niger (Saman). "Nous demandons au gouvernement de transmettre sans délai aux autorités judiciaires compétentes le rapport définitif de l'audit du ministère de la Défense afin qu'il soit soit traité conformément aux lois et règlements de la République", ont déclaré le Saman et le Barreau dans un communiqué conjoint lu devant la presse au tribunal de grande instance de Niamey.Le 26 février, le gouvernement a annoncé qu'un audit demandé par le président Mahamadou Issoufou avait révélé des surfacturations ainsi que des livraisons non effectuées dans des achats d'équipements pour l'armée, qui combat depuis 2015 les jihadistes dans le sud-est et l'ouest du pays. Le Saman juge cette action journée justice morte "très déterminante" notamment "pour la préservation de la crédibilité du corps et de l'institution judiciaires". Il reproche au gouvernement de "s'ériger en juridiction" et de "chercher à atténuer la gravité des manquements relevés" par l'audit. "En lieu et place d'une poursuite judiciaire pénale, le gouvernement a annoncé à la surprise générale avoir décidé de faire rembourser les montants indûment perçus", a critiqué ce syndicat. Le gouvernement a annoncé en février avoir "décidé de faire rembourser les montants indûment perçus". Il a aussi décidé de "transmettre aux tribunaux compétents les dossiers des fournisseurs qui refuseraient de s'exécuter" et "de prendre les sanctions administratives appropriées à l'endroit des agents publics incriminés". Mais le gouvernement n'a pas évoqué directement de poursuites pénales pour les coupables des malversations présumées. Il n'a pas non plus précisé les montants concernés, ni les personnalités mises en cause. D'après des journaux locaux, l'audit a porté sur "la dilapidation" de milliards de FCFA (millions d'euros) "destinés à l'armement et à l'équipement des forces armées nigériennes", impliquant des hommes d'affaires et des responsables gouvernementaux.Le scandale a d'autant plus choqué l'opinion qu'entre décembre 2019 et janvier 2020, près de 200 soldats nigériens ont été tués dans des attaques revendiquées par le groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS), l'Etat islamique dans la région de Tillabéri (ouest).
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