Ouganda: dernier jour de campagne, Museveni se dit assuré de sa réélection

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KAMPALA (AFP)

 Le chef de l'Etat ougandais sortant Yoweri Museveni s'est dit sûr mercredi de sa "large victoire" à la présidentielle vendredi, au dernier jour de la campagne électorale marquée par des rassemblements géants du président et de son principal adversaire à Kampala.

"Ce sera une large victoire", a affirmé M. Museveni, au cours d'une conférence de presse à la présidence d'Entebbe, ville des bords du lac Victoria, à environ une trentaine de kilomètres de la capitale Kampala.

"Les résultats seront très bons.Nous devrions gagner avec une large majorité (...).Nous n'avons aucune inquiétude", a estimé le chef de l'Etat, visiblement décontracté.

Un peu moins de 14 millions d'électeurs sont appelés aux urnes vendredi pour désigner leurs députés et le prochain président ougandais, parmi huit candidats, de ce pays enclavé d'Afrique de l'Est.

Arrivé au pouvoir par les armes en 1986, Yoweri Museveni, 66 ans, est pour la quatrième fois candidat à sa propre succession.Il se présente en favori du scrutin, devant une opposition dispersée mais remontée, qui l'accuse d'ores et déjà de préparer des fraudes.

"Ces élections se déroulent dans un contexte totalement pacifique", s'est félicité le président sortant.

Son principal adversaire et ancien médecin personnel, Kizza Besigye, a récemment affirmé à l'AFP que les conditions étaient réunies en Ouganda pour une révolte populaire comparable au scénario égyptien, du fait de "l'oppression" du régime et du "découragement" des Ougandais.

"Il n'y aura pas de révolution à l'égyptienne ici (...), l'Egypte est une histoire différente, la Tunisie est une histoire différente", a rétorqué M. Museveni.

"Personne ne peut recourir à des moyens anticonstitutionnels pour prendre le pouvoir ici.C'est hors de question", a-t-il mis en garde.

Interrogé sur sa réaction en cas de contestation dans la rue des résultats du scrutin présidentiel, M. Museveni a simplement répondu: "on les enferme (...), on les met en prison, et on les traduit devant les tribunaux".

Cette mise en garde intervient alors que l'opposition a annoncé son intention de déployer près d'un million d'agents lors du scrutin de vendredi, et procéder à son propre décompte avec l'annonce de ses résultats dès samedi, soit 24 heures avant les résultats officiels de la Commission électorale.

M. Museveni, dont les slogans vantent "la prospérité pour tous" et la "stabilité et l'unité", devait, après s'être adressé à la presse nationale et internationale, défendre son bilan devant plusieurs dizaines de milliers de supporters lors de son dernier meeting de campagne, sur un aérodrome situé au coeur de Kampala.

Sur place, des milliers de personnes l'attendaient peu avant 15H30 (12H30 GMT), dans une ambiance de kermesse, achetant casquettes et T-shirt jaunes à l'effigie de leur champion ou dégustant des brochettes assis sur la pelouse.

"Je vais voter Museveni car nous avons la paix en Ouganda et nous sommes éduqués, grâce à lui.Je pense que les autres candidats ne sont pas capables", a expliqué à l'AFP Nabirye Goreti, étudiante de 22 ans, qui s'apprête à voter pour la première fois.

De son côté, Kizza Besigye a choisi la prestigieuse université de Makerere à Kampala, où fut formée une bonne partie de l'élite post-coloniale est-africaine, pour boucler une campagne électorale intense.

"Je suis venu ici pour me joindre (aux autres) et chanter d'une seule voix: le changement arrive", a déclaré à l'AFP Jonathan Mukiibi, étudiant à Makerere.

"Museveni n'a rien fait pour nous.Quand vous regardez les opportunités de boulot à la sortie de l'université, il n'y a rien", a-t-il ajouté.

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