Malawi: après l'annulation de la présidentielle, le nouveau scrutin fixé au 2 juillet

Infos. Les Malawites se rendront aux urnes le 2 juillet pour élire leur président, après l'annulation historique pour cause de fraude du scrutin de 2019 remporté par le chef de l'Etat sortant Peter Mutharika, a annoncé lundi la Commission électorale.

Malawi: après l'annulation de la présidentielle, le nouveau scrutin fixé au 2 juillet

En février, la Cour constitutionnelle, saisie par l'opposition, avait invalidé la présidentielle de mai 2019, remportée de justesse par le chef de l'Etat sortant Peter Mutharika.

Selon la Commission électorale (MEC), Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014, avait devancé au premier tour de 159.000 voix Larazus Chakwera, à la tête de la principale formation d'opposition, le Parti du congrès du Malawi (MCP).

La Cour constitutionnelle avait justifié l'annulation du scrutin par des "irrégularités systématiques et graves", dont le recours au liquide correcteur blanc sur de nombreux procès-verbaux.Elle avait ordonné un nouveau scrutin "dans les 150 jours".

Lundi, en application de ce jugement, la MEC a fixé au 2 juillet la date de la nouvelle élection. 

Cette date tombe "149 jours après le jugement" de la Cour , a expliqué devant la presse sa présidente, Jane Ansah.

Mme Ansah a toutefois précisé que l'application de ce calendrier "serait fonction (...) de l'impact du coronavirus", notamment en cas de "fermeture des entreprises qui fabriquent le matériel électoral".

Jusqu'à présent, aucun cas de Covid-19 n'a été officiellement enregistré au Malawi, mais les autorités ont pris des mesures de prévention, dont l'interdiction des rassemblements publics de plus de 100 personnes. 

La MEC a par ailleurs indiqué lundi que les règles du scrutin seraient les mêmes qu'en 2019, après le refus du chef de l'Etat de promulguer plusieurs lois électorales adoptées par le Parlement en application de l'arrêt de la Cour constitutionnelle.

- Alliances électorales -

L'une de ces lois avait prévu un nouveau scrutin en mai 2020 et l'élection du président à la majorité absolue, si nécessaire en deux tours, et non plus à la majorité relative en un seul.

Mais M. Mutharika a refusé de promulguer ces lois au motif que "la plupart des dispositions des lois proposées étaient en contradiction évidente avec la Constitution malawite".

Depuis la présidentielle de mai 2019, le Malawi, petit pays d'Afrique australe, a été le théâtre de nombreuses manifestations, parfois violentes, pour obtenir l'annulation du scrutin.Au moins deux personnes ont été tuées.

L'opposition a finalement obtenu gain de cause, mais Peter Mutharika ne s'est pas pour autant avoué vaincu.

Il a fait appel de la décision de la Cour constitutionnelle et sa requête doit être examinée en avril.

En prévision du nouveau scrutin, des alliances électorales se sont toutefois déjà formées, autant côté présidentiel que dans le camp de l'opposition.

Peter Mutharika a conclu un accord avec le Front démocratique uni (UDF) d'Atupele Muluzi, arrivé quatrième de la présidentielle.

Les principaux partis d'opposition au Malawi, le MCP et le Mouvement uni pour la transformation (UTM) du vice-président Saulos Chilima, arrivé troisième en mai 2019, ont eux prévu de présenter un candidat commun.

C'est la première fois qu'un scrutin est annulé au Malawi et la deuxième fois sur le continent, après l'invalidation de la présidentielle au Kenya en 2017.

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