Des habitants du bidonville de Mathare ont affirmé mardi à l'AFP que l'incident avait eu lieu lundi peu avant le début du couvre-feu à 19h00 locales (16 heures GMT), alors que la police cherchait à faire rentrer les gens dans leur maison.Le père de la victime, Hussein Moyo, a déclaré à l'AFP que son épouse et son fils Yasin étaient sur leur balcon pour regarder ce qui se passait quand l'enfant a reçu une balle qui "a déchiré ses intestins"."Cette opération était mal planifiée", a-t-il estimé. "La police arrive en criant et en voyant ça les gens prennent peur et courent partout. (Les policiers) battent les gens, les volent et lancent des gaz lacrymogènes dans nos maisons", a ajouté M. Moyo, qui assistait aux funérailles de son fils, en présence de centaines de personnes."Le jour, on combat le coronavirus et la nuit on doit s'occuper des balles (de la police)", a-t-il regretté.Le chef de la police kényane, Hillary Mutyambai, a annoncé mardi dans un communiqué avoir ouvert une enquête sur "la mort d'un garçon de 13 ans qui a été touché par une balle perdue la nuit dernière (lundi)".L'Autorité indépendante de supervision de la police (IPOA) a dénoncé l'incident dans un communiqué et annoncé avoir également ouvert une enquête.Les forces de police kényanes sont régulièrement accusées par les organisations de défense des droits de l'homme de brutalités et de se livrer à des exécutions extrajudiciaires, en particulier dans les quartiers déshérités.En janvier, Human Rights Watch (HRW) avait indiqué avoir retrouvé la trace d'au moins huit jeunes hommes tués depuis Noël dans trois quartiers pauvres de Nairobi. Dans un autre rapport publié en juillet 2019, l'organisation avait dénombré la mort de 21 jeunes dans les bidonvilles de Nairobi en moins d'un an, et ce "apparemment sans justification".HRW a conclu que ces chiffres reflétaient "la large tendance de la police à user d'une force excessive et illégale au nom du maintien de l'ordre dans les quartiers informels de Nairobi".Depuis l'instauration vendredi du couvre-feu nocturne, la police n'a pas hésité à recourir aux gaz lacrymogène et à bastonner les gens pour les disperser, notamment à Mombasa (sud-est) et Kisumu (ouest).Le Kenya a jusqu'ici recensé 59 cas de coronavirus et un mort.
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