Violences électorales Guinée: Amnesty dénonce la "complicité" des forces de sécurité

Infos. Amnesty International a dénoncé jeudi la "complicité entre forces de sécurité guinéennes et groupes de jeunes" lors des violences électorales qui ont marqué le référendum et les législatives en Guinée le 22 mars, boycottées par l'opposition.

Violences électorales Guinée: Amnesty dénonce la "complicité" des forces de sécurité
"Sur la base d'une trentaine de témoignages, de vidéos et de photos authentifiées et géolocalisées par ses experts", l'ONG "confirme que 12 manifestants et passants ont été tués à Conakry et près de Mamou (centre), dont 10 par des balles tirées par les forces de sécurité", indique Amnesty dans un communiqué publié à Dakar. Le pouvoir a proclamé la victoire du "oui" à plus de 90% lors du référendum sur le projet de nouvelle Constitution proposée par le chef de l'Etat, considérée par l'opposition comme un stratagème pour se maintenir au pouvoir.Il a aussi annoncé que le parti d'Alpha Condé avait remporté plus des deux tiers des sièges lors des législatives.L'opposition a rejeté ces résultats. Les Etats-Unis, l'Union européenne et la France ont quant à eux remis en question la crédibilité du référendum et des législatives.Le projet prêté au président Condé de briguer, à 82 ans, un troisième mandat fin 2020 et la nouvelle Constitution qui doit l'y aider, selon l'opposition, sont au coeur d'une crise politique qui a fait des dizaines de morts depuis mi-octobre.Le vote lui-même a été entaché de violences qui ont fait à nouveau des dizaines de morts le jour de sa tenue et les jours suivants à Conakry et en province, selon l'opposition."Les forces de défense et de sécurité ont fait un usage excessif et aveugle de la force contre les manifestants et passants, en ayant recours à des tirs à balles réelles, des gaz lacrymogènes et des coups de matraque", estime Amnesty international.Au moins 10 manifestants et passants ont été tués par balle, dont la majorité le 22 mars à Conakry. Au moins deux autres personnes sont décédées, l'une après avoir été heurtée par un véhicule des forces de sécurité, l'autre après avoir été touchée par balle puis lynchée par un groupe de jeunes. Cinq des victimes ont été atteintes à la tête ou à la poitrine, selon le communiqué."Ces morts et blessés jettent une fois de plus le discrédit sur les forces de sécurité et sur les autorités guinéennes. Le bilan et la version des faits présentés jusqu'à présent par ces dernières font douter de leur volonté de garantir un Etat respectueux des droits humains", a estimé un responsable d'Amnesty, Fabien Offner.

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