"Après une minutieuse prise de connaissance, ce rapport (d'audit sur les surfacturations) sera transmis pour enquête", assure le procureur de Niamey, Samna Chaïbou, dans un communiqué."Le rapport, transmis par le parquet général suivant la procédure habituelle, concerne non seulement les marchés de ce ministère (Défense) passés de 2017 à 2019, mais aussi certains, antérieurs à l'année 2017, à raison de leur spécificité", précise-t-il. Le rapport "fait état d'insuffisances des cadres institutionnel et réglementaire de marchés publics spécifiques" et "passe au peigne fin un total de 177 dossiers dont les conditions de passation, d'exécution et de paiement de certaines d'entre eux sont susceptibles de qualifications pénales", pointe le texte.Fin février, le gouvernement a annoncé qu'un audit demandé par le président Mahamadou Issoufou avait révélé des surfacturations ainsi que des livraisons non effectuées dans des achats d'équipements pour l'armée, qui combat depuis 2015 les jihadistes dans le sud-est et l'ouest du pays.Le gouvernement avait annoncé avoir "décidé de faire rembourser les montants indûment perçus". Il avait aussi décidé de "transmettre aux tribunaux compétents les dossiers des fournisseurs qui refuseraient de s'exécuter" et "de prendre les sanctions administratives appropriées à l'endroit des agents publics incriminés", sans préciser les montants concernés, ni les personnalités mises en cause.Le gouvernement n'avait pas évoqué directement de poursuites pénales pour les coupables. D'après des journaux locaux, l'audit a porté sur "la dilapidation" de milliards de FCFA (millions d'euros) "destinés à l'armement et à l'équipement des forces armées nigériennes", impliquant des hommes d'affaires et des responsables gouvernementaux.Le 9 mars, le secteur judiciaire au Niger avait été paralysé par une "journée justice morte" à l'appel du syndicat des magistrats pour demander aux autorités de transmettre l'audit à la justice.Le 15 mars, de violents heurts ont opposé les forces de l'ordre et des manifestants demandant des sanctions dans ce scandale. Au moins quatre figures de la société civile et un dirigeant d'un syndicat de commerçants ont été arrêtés et incarcérés.Le scandale a d'autant plus choqué l'opinion qu'entre décembre 2019 et janvier 2020, près de 200 soldats nigériens ont été tués dans des attaques revendiquées par le groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS), l'Etat islamique dans la région de Tillabéri (ouest).
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