L'annonce du prochain retour à Madagascar de l'ancien président Marc Ravalomanana est un "grand coup de bluff", a estimé l'un des dirigeants du régime de transition, qui a réaffirmé que le président déchu serait immédiatement arrêté s'il persistait à rentrer.
"Je ne pense pas qu'il viendra", a déclaré jeudi à l'AFP Alain Ramaroson, président de la Commission sécurité et défense du Conseil supérieur de la transition (équivalent du Sénat), et proche du dirigeant actuel Andry Rajoelina.
Marc Ravalomanana "connaît très bien les charges qui pèsent contre lui à Madagascar, ce n'est pas dans son intérêt de venir", a estimé M. Ramaroson.
De son exil sud-africain, M. Ravalomanana a annoncé jeudi son retour samedi 19 février à Madagascar.
Confronté à une vive contestation populaire en 2009, il avait été contraint de remettre ses pouvoirs à un directoire militaire qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, son principal opposant, aujourd'hui toujours au pouvoir à la tête d'une Haute autorité de transition.
L'ancien président a été condamné par défaut aux travaux forcés à perpétuité en août 2010 pour la mort d'une trentaine de manifestants devant le palais présidentiel le 7 février 2009.
"S'il revient au pays, il doit respecter les lois de la République, donc automatiquement il sera arrêté à l'aéroport et devra répondre de ses actes devant la justice", a prévenu M. Ramaroson. "C'est un grand coup de bluff, mais on prend nos précautions", a ajouté ce responsable. Mercredi, la ministre de la Justice avait déjà prévenu que le retour de M. Ravalomanana serait "l'occasion pour la justice d'exécuter sa décision".
"Ce que je crains, c'est que par l'intermédiaire de ses partisans, Ravalomanana va essayer de semer le trouble à Madagascar.C'est de cela dont nous nous méfions", a ajouté M. Ramaroson.
Mercredi, la présidence de la transition a annoncé des mesures de sécurité sur tout le territoire, "afin de maintenir la sécurité et l'ordre public". Madagascar est plongée dans une grave crise politique depuis mars 2009 et le renversement de l'ex-président Ravalomanana par M. Rajoelina alors maire d'Antananarivo et soutenu par l'armée.
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