Afrique du Sud: vague d'expulsions contestées pendant le confinement anticoronavirus

Infos. Près d'une centaine d'habitations informelles ont été détruites mardi à Johannesburg, dernier épisode en date d'une vague controversée d'expropriations décidées à la suite de la hausse des occupations illégales de terrain depuis le début du confinement anticoronavirus en Afrique du Sud, ont rapporté les médias locaux.

Afrique du Sud: vague d'expulsions contestées pendant le confinement anticoronavirus

Revêtus de leurs casques et combinaisons rouges, des membres des fameuses Fourmis rouges, une entreprise de sécurité spécialisée dans les expulsions des occupants d'habitations informelles, sont intervenus en masse dans le quartier de Lawley, dans le sud de la plus grande ville du pays."J'étais dans ma cabane, assis tranquillement, quand ils sont arrivés et ils ont tout rasé avec un bulldozer alors que j'étais encore dedans", s'est indignée auprès de l'AFP une des habitantes du quartier, Macy Gray."Nous ne savons plus où aller, nos enfants n'ont plus de toit, nous n'avons plus de maison", a ajouté une autre, China Mashiya.Ces expulsions ont été ordonnées par des propriétaires alors qu'un nombre important d'occupations illégales ont été signalées dans la province du Gauteng - celle de Johannesburg et de la capitale du pays Pretoria - depuis le début du confinement le 27 mars."Ces occupations illégales parfaitement coordonnées sont l'oeuvre de groupes criminels qui exploitent le désespoir des communautés privées de logements décents", a accusé le responsable provincial en charge des quartiers informels, Lebogang Maile.Des expulsions similaires ont eu lieu ces derniers jours dans la région du Cap (sud-ouest), dans le grand township de Khayelitsha.La ministre chargée du dossier, Lindiwe Sisulu, a condamné ces expulsions, en principe interdites pendant la période du confinement.Elle a par ailleurs annoncé le déplacement à venir de plusieurs milliers d'habitants de ces quartiers informels et insalubres, souvent privés d'eau et d'électricité, afin d'y limiter les risques de propagations du Covid-19.Cette opération fait l'objet d'intenses consultations avec les populations locales dans un pays où les déplacements massifs ravivent le souvenir douloureux des pratiques du régime raciste de l'apartheid, tombé en 1994.Selon le gouvernement, environ 1,2 million d'habitants du Gauteng sont en attente d'un logement décent.

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