Ouganda: les Ougandais votent pour un nouveau président, Museveni favori

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KAMPALA (AFP)

Les électeurs ougandais votaient vendredi dans le calme et sans grand enthousiasme pour élire leurs députés et leur président, le chef de l'Etat sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, partant favori face à une opposition qui l'accuse de préparer des fraudes.

Quelque 14 millions d'électeurs sont appelés aux urnes sur les 33 millions d'habitants que compte ce pays enclavé d'Afrique de l'Est, bientôt producteur de pétrole.

Les opérations de vote ont débuté laborieusement en ce jour décrété férié par les autorités, dans une capitale fantomatique à la circulation automobile inhabituellement fluide, sillonnée par de nombreuses patrouilles policières.

"Je suis venu tôt pour voter, et après je resterai pour regarder comment ça se passe.Nous craignons des fraudes", témoignait vendredi matin, Badru Busulwa, l'un des premiers à voter dans le bureau en plein air de Pioneer mall, situé dans un quartier populaire de la capitale.

De nombreux bureaux de vote à Kampala ont entamé leurs opérations avec du retard, faute, le plus souvent, de matériel électoral livré à temps.

La participation semblait relativement faible à Kampala et dans plusieurs grandes villes de province, selon les correspondants de l'AFP mais demeurait difficile à établir étant donné le nombre limité d'électeurs enregistrés par bureau (environ 800 en moyenne).

"A Kampala et dans ses environs, il y a beaucoup de frustration.Les gens sont arrivés tôt devant des bureaux de vote qui n'étaient pas encore prêts", a déploré un haut responsable de l'opposition, Hussein Kyanjo.

candidats Le chef de l'Etat Yoweri Museveni, 66 ans, a voté dans sa ville de Kiruhura, dans l'ouest du pays et pronostiqué une victoire sur le score fleuve de "84%", alors que l'opposition s'inquiète d'un vote massif d'électeurs mineurs ou de bourrages d'urnes au profit du régime.

Sept candidats affrontent le président sortant, dont Kizza Besigye qui a également voté à quelques kilomètres de M. Museveni, dans l'ouest du pays.

Le principal adversaire du chef de l'Etat pour la troisième élection consécutive assure pouvoir l'emporter tout en brandissant la menace d'une révolte populaire à l'égyptienne en cas de fraudes massives.

A la tête de la Coalition inter-partis qui regroupe quatre formations d'opposition, Besigye, ancien médecin personnel de Museveni en rupture de ban avec le régime depuis 1999, a promis d'annoncer ses propres résultats dès samedi, soit 24 heures avant le délai imposé par la loi à la Commission électorale.

La Commission électorale a jugé cette initiative "inacceptable", invitant les médias à ne pas relayer les résultats du camp Besigye, synonymes de "violation de la Constitution".

M. Museveni a menacé pour sa part d'arrestation et de procès toute personne qui contesterait dans la rue les résultats officiels.

Fait notable, l'opposition a bénéficié pendant la campagne d'une liberté de mouvement inégalée pour ce scrutin, bien loin du harcèlement judiciaire dont fut l'objet M. Besigye en 2006.

Le Forum pour le changement démocratique de M. Besigye a toutefois fait état d'arrestations par la police de militants déployés dans le pays pour surveiller le scrutin.Ces informartions n'ont pas été confirmées de source indépendante ou policière.

Le président Museveni, qui a dépensé beaucoup d'argent pour sa campagne, est resté sourd aux appels de l'opposition demandant une refonte de la Commission électorale, accusée de partialité.

"En 2006, ils (le parti au pouvoir) ont eu recours au bâton.En 2011, ils ont l'intention d'utiliser la carotte", résumait peu avant le scrutin un diplomate occidental sous couvert d'anonymat.

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