Mercredi, le procureur de Fada N'Gourma (Est), Judicael Kadéba, avait annoncé la mort de ces douze personnes, parmi 25 ayant été arrêtées pour "suspicion de faits de terrorisme" dans leurs cellules dans la nuit, et l'ouverture d'une enquête confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Fada N'Gourma."Ces allégations des autorités burkinabè ne correspondent en rien à plusieurs témoignages recueillis et recoupés par le CSIC", affirme le collectif dans un communiqué."Les arrestations ont concerné une quarantaine de personnes, dont certaines étaient tranquillement à l'intérieur de la mosquée du marché de Pentchangou (5 km de Tanwalbougou)"."La plupart de ces civils auraient été torturés et exécutés le même jour, sans enquête préalable et sans autre forme de procès, affirme le CISC.Les autorités administratives et judiciaires ayant été alertées par des proches des personnes interpellées, la gendarmerie a convoyé 12 corps dans un état très dégradé, saignants et emballés dans des sacs plastiques, pour les déposer à la morgue du centre hospitalier régional de Fada N'Gourma dans la matinée du mercredi 13 mai", poursuit le CISC. "Sous le couvert de la lutte antiterroriste, la gendarmerie de Tanwalboulgou se serait livrée à des exécutions sommaires et extra-judiciaires", estime le CISC."Comment les gendarmes peuvent-ils enquêter sur une affaire dans laquelle ils sont directement impliqués ?", s'interroge le CISC , exigeant "une commission d'enquête spéciale pour une meilleure recherche de la vérité" et que "la justice internationale soit saisie". Les forces de l'ordre du Burkina Faso ont été plusieurs fois depuis quelques mois accusées de bavures ou d'exactions notamment contre des populations peules. Des sources indépendantes ont indiqué à l'AFP ne pas "exclure des bavures", affirmant que la majorité des détenus de Tanwalbougou étaient de l'ethnie peule, régulièrement accusée de complicité avec les groupes jihadistes. Certains Peuls ayant rejoint les groupes jihadistes, qui ont tué plus de 850 personnes depuis 2015 au Burkina, il est fréquent d'entendre des Burkinabè faire l'amalgame entre jihadistes et Peuls.
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