Révolte du monde arabe: plus de 100 morts en Libye, manifestations au Maroc

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MANAMA (AFP)

Plus de cent morts en Libye depuis le début d'un mouvement quasi-insurrectionnel, le centre de Manama, au Bahreïn, tenu par l'opposition, des manifestations au Maroc: l'onde de choc née en Tunisie, puis en Egypte, continue de se propager d'Afrique du Nord au Moyen-Orient.

En Libye, gouverné par le colonel Mouammar Kadhafi depuis 42 ans, la répression a fait au moins 77 morts depuis le début de la révolte mardi, selon un bilan de l'AFP établi a minima à partir de sources libyennes. 

La contestation semble se transformer en insurrection dans l'est, surtout à Benghazi, bastion des opposants à 1.000 km à l'est de Tripoli, où samedi 12 personnes au moins ont été tuées quand l'armée a repoussé à balles réelles les manifestants qui prenaient d'assaut une caserne, selon le journal Quryna proche du réformiste Seïf el-Islam, fils de Mouammar Kadhafi.

 L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) qui suit de près la situation depuis mardi, a, quant à elle, fait état d'un bilan global de 104 morts.

"C'est une photographie incomplète de la situation car les communications avec la Libye sont très difficiles.Nous avons de fortes inquiétudes (...) qu'une catastrophe soit en cours en matière de droits de l'Homme", a déclaré le directeur du bureau de HRW à Londres, Tom Porteous, joint par téléphone.

Des habitants cités par la BBC ont par ailleurs affirmé que les militaires avaient tiré à l'arme lourde, lançant notamment des obus de mortier, à Benghazi.

Et selon la chaîne qatarie Al-Jazira, les hôpitaux manquaient de sang pour soigner les blessés.

 Des "incidents" ont par ailleurs eu lieu samedi soir dans certaines banlieues de Tripoli, notamment à Fachloum et Tajoura, où des coups de feu ont été entendus, selon des opposants résidant à l'étranger qui citent des témoins.

Parallèlement, les autorités ont annoncé avoir arrêté dans "certaines villes" des dizaines de ressortissants arabes appartenant à un "réseau" ayant pour mission de déstabiliser le pays, a rapporté l'agence de presse officielle libyenne Jana.

Dans le Golfe, le petit royaume de Bahreïn qui sert de quartier général à la Ve flotte des Etats-Unis, est toujours secoué par des manifestations réclamant une libéralisation du système politique, dominé par la monarchie sunnite et dont la majorité chiite de la population se dit exclue.

Des centaines de protestataires ont passé une nuit sans encombres sur la place de la Perle, dans le centre de la capitale, reconquise après le retrait samedi de l'armée et de la police.

 Les protestataires attendaient également le renfort de travailleurs qui observaient dimanche une grève à l'appel de leur syndicat, notamment dans l'enseignement.

Le prince héritier, Salman ben Hamad Al-Khalifa, a ordonné à la police de "rester à l'écart des rassemblements" et a demandé aux manifestants de se disperser.Son offre de dialogue a été rejeté par l'opposition qui exige la démission du gouvernement.

Parallèlement, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Casablanca et à Rabat, au Maroc, pour réclamer des réformes politiques et une limitation des pouvoirs du roi.

"Liberté, dignité, justice", scandaient des manifestants à Casablanca, tandis que des groupes de gauche demandaient "moins de pouvoirs à la monarchie".

 Les manifestations de dimanche sont le premier mouvement d'ampleur pour réclamer des réformes politiques au Maroc depuis les révoltes en Tunisie puis en Egypte.

A Djibouti, trois importantes figures de l'opposition ont été arrêtées samedi au lendemain d'une manifestation sans précédent contre le président Ismaël Omar Guelleh qui a dégénéré en de violents affrontements ayant fait officiellement deux morts, un policier et un manifestant.

Deux des trois opposants arrêtés ont cependant été libérés dans la soirée, a annoncé la télévision d'Etat.

 Au Yémen, où des heurts entre opposants et partisans du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans et allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, avaient tourné samedi à la bataille rangée dans la capitale, Sanaa, Hassan Baoum, principale figure de la contestation sudiste, a été arrêté dimanche après son arrivée à Aden pour participer aux manifestations.

Douze personnes ont été tuées au Yemen, dont 10 à Aden, depuis le début de la semaine.

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