Au moins neuf personnes, dont six policiers, ont été tuées lundi matin dans un attentat suicide à la voiture piégée visant un camp des forces gouvernementales à Mogadiscio, a-t-on appris de sources policières.
Un kamikaze a précipité sa voiture bourrée d'explosifs dans le camp de Darwish, dans le quartier de Hamar Jabjab, où sont basés notamment des éléments de la police, ont indiqué ces sources, qui ont fait état de neuf tués.
L'attaque a eu lieu à l'heure où généralement militaires et policiers sont au rassemblement, et a été suivie de tirs de mortiers sur la zone, faisant croire un moment à un possible deuxième attentat.
Dans un communiqué, le ministère de l'Information du gouvernement de transition (TFG) a donné un bilan de sept morts, dont deux enfants de 10 et 11 ans, et 35 blessés, et a condamné l'attaque.
"J'ai vu une voiture enfoncer à toute vitesse la grille du camp et quelques instants après, il y a eu une énorme explosion.De la fumée et de la poussière ont recouvert toute la zone", a raconté un habitant du quartier, Jamal Abdulkadir.
"Il y avait des débris humains partout", a ajouté ce témoin.
Selon un autre témoin, Muhdin Adan, il y a eu également des victimes parmi les passagers d'un minibus civil qui passait à proximité du camp, mais leur nombre exact n'est pas encore connu.
L'explosion, de forte puissance, a été entendue dans plusieurs quartiers de Mogadiscio.
A la mi-journée, aucun groupe n'avait encore revendiqué l'attentat, qui a eu lieu aux environs de 8H30 (5H30 GMT), mais l'implication des islamistes shebab ne fait guère de doute, ceux-ci étant responsables des nombreux attentats suicide commis ces deux dernières années dans la capitale somalienne.
Cette nouvelle attaque intervient après deux jours de combats à Mogadiscio entre la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), appuyée par des éléments du TFG, et les islamistes shebab, ayant fait au moins 20 morts.
L'Amisom a affirmé avoir remporté un "succès majeur" en s'emparant d'un réseau de tunnels et tranchées utilisé par les islamistes.
La force de paix africaine, mais également les responsables gouvernementaux sont régulièrement la cible des attaques suicide des shebab, qui se revendiquent d'Al-Qaïda et dénoncent sans cesse les "croisés chrétiens" et leurs alliés "apostats".
Selon une source sécuritaire occidentale, le haut-commandement shebab s'est réuni les 9 et 10 février à Heliwa et Danyile, en périphérie nord de Mogadiscio, pour décider de nouvelles tactiques, en complément des habituelles activités militaires sur les lignes de front.
La hiérarchie shebab a ainsi décidé d'augmenter les attentats suicide, assassinats ciblés et attaques à la grenade, en recrutant de futurs kamikazes et en infiltrant une cinquantaine de ses combattants, armés de grenades et de pistolets, en zone gouvernementale, toujours selon la même source.
Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le très fragile TFG ne contrôle que quelques quartiers de Mogadiscio et ne survit que grâce à la présence de l'Amisom, qui affirme avoir avancé ces derniers mois face aux islamistes.
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