Ce village, Goni Usmanti, est situé à une soixantaine de km de la localité garnison de Monguno, également attaquée un peu plus tard samedi et où 15 personnes ont été tuées, selon un nouveau bilan communiqué dimanche à l'AFP par une milice locale et un habitant.
A Goni Usmanti samedi, des combattants de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) à bord de pick-ups ont brièvement affronté des membres d'une milice locale d'autodéfense soutenue par le gouvernement, avant d'abattre les habitants fuyant le village.
"Les insurgés ont tué 38 personnes, dont six miliciens, qui avaient engagé le combat avant d'être défaits", a déclaré à l'AFP le chef de la milice locale Babakura Kolo.
Un habitant du village, Grema Nuwaisu, a fourni le même bilan et ajouté que les jihadistes avaient ouvert le feu sur un camion rempli de commerçants, puis y avaient mis le feu avec ses occupants toujours à l'intérieur.
"Nous ne savons pas combien de personnes il y avait dans le camion", a-t-il expliqué, "il était totalement carbonisé, ce qui rend difficile l'identification des corps.Seuls deux passagers ont pu sauter et s'échapper".
Les assaillants sont soupçonnés d'être ceux qui ont attaqué quelques heures plus tard la localité de Monguno, où le bilan a été revu à la hausse après la découverte de nouveaux corps.
A Monguno, "le nombre de tués est désormais de 15, dont neuf soldats, un milicien et cinq civils", a indiqué Bukar Ari, membre de la milice d'autodéfense locale.
Monguno, qui abrite une base militaire et des dizaines de milliers de personnes déplacées par dix ans de violences islamistes, a été attaquée à plusieurs reprises par l'ISWAP, faction ayant fait scission en 2016 du groupe Boko Haram et ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique.
L'armée nigériane a affirmé dimanche avoir tué 20 jihadistes en "repoussant victorieusement" l'attaque sur Mongumo, sans faire état de pertes dans ses rangs ou évoquer l'attaque de Goni Usmanti.
Les dix ans d'insurrection islamiste dans le Nord-Est du Nigeria ont tué au moins 36.000 personnes et chassé deux millions de personnes de chez elles.
Le 10 juin, des combattants de l'ISWAP avaient tué 81 personnes lors de l'attaque d'un village de la région.
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