L'Unesco a reporté mardi à octobre sa décision sur la remise d'un prix scientifique au nom du président équato-guinéen Teodoro Obiang suite aux nombreuses protestations d'universitaires, d'ONG et de gouvernements du fait des violations des droits de l'Homme de ce régime.
Réuni à Paris, le Conseil exécutif de l'organisation de l'ONU pour la science, la culture et l'éducation, regroupant 58 Etats membres, "a décidé de poursuivre ses consultations" afin de régler la question lors de sa prochaine session du 5 au 22 octobre, a indiqué l'Unesco dans un communiqué.
"J'ai entendu les nombreux intellectuels, scientifiques, journalistes, et bien sûr les gouvernements et les parlementaires qui ont fait appel à moi pour protéger et préserver le prestige de l'Organisation", a déclaré sa directrice générale Irina Bokova.
Le président Obiang, qui dirige d'une main de fer ce petit Etat d'Afrique centrale depuis 1979, a offert 3 millions de dollars pour cinq ans, à raison de 300.000 dollars par an et le reste pour l'administration du prix qui veut aider les scientifiques à trouver "des remèdes qui préserveront la vie humaine".
Des ONG, des universitaires et jusqu'au prix Nobel de la paix Desmond Tutu ont fait part de leur indignation auprès de l'Unesco.
"Le régime du président Obiang est caractérisé par la corruption et les abus", a ainsi dénoncé Mgr Desmond Tutu pour qui "ces trois millions de dollars devraient servir au peuple de Guinée-Equatoriale et pas à la glorification de leur président".
Plusieurs Etats membres, notamment les Etats-Unis et l'Espagne au nom de l'UE, ont aussi demandé la suspension de cette remise du prix, initialement prévu en juin, le jury s'étant réuni en mai et ayant fait une recommandation à Mme Bokova.
Selon la porte-parole de l'Unesco, Sue Williams, aucun Etat ne s'est opposé à la poursuite de consultations, même si la Chine et plusieurs pays africains ont souligné que le prix avait été accepté en 2008 par le même Conseil exécutif et qu'il fallait respecter les procédures.
L'entourage de M. Obiang a de son côté dénoncé des résistances à une initiative émanant d'un pays africain.
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