Ibrahim Magu, le chef de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), n'a pas été arrêté par la police lundi comme l'a rapporté la presse locale en citant son porte-parole, il a été "invité par un comité spécial d'enquête pour s'expliquer sur des accusations de détournements de biens saisis et d'insubordination", avait indiqué l'Agence dont il est à la tête."Conformément au principe d'équité et de justice, il était nécessaire que le directeur, M. Magu, ait la possibilité de répondre aux allégations faites contre lui, qui sont graves", a déclaré à l'AFP une source au sein de la présidence sous couvert d'anonymat. "Pour occuper un poste (aussi) élevé que celui de directeur de l'EFCC, on se doit d'être au-dessus de tout soupçon (...) personne, je dis bien personne n'est au-dessus des lois" , a ajouté cette source.M. Magu n'a pas fait d'apparition publique mardi et son porte-parole, Tony Amokedo, reste injoignable. Ni la présidence, ni l'EFCC n'ont fait de déclarations mardi malgré une forte pression de la société civile. Cette affaire, que beaucoup suspectent d'être avant tout politique, intervient après la fuite d'une note du procureur général destinée au président Muhammadu Buhari, datant de juin, contenant une série d'allégations contre Magu, un proche du chef de l'Etat. Le responsable de la lutte contre la corruption, "cancer" du Nigeria selon les termes du président Buhari, est accusé de s'être octroyé des biens saisis lors des perquisitions visant des biens mal-acquis. Mais des nombreux observateurs dénoncent des accusations motivées par des intérêts politiques, et nombreux ceux sont, dans l'élite financière et politique nigériane qui souhaitent évincer Magu. Selon Femi Odekunle, membre du comité présidentiel consultatif contre la corruption, il s'agit davantage d'un "jeu de pouvoir dans les coulisses du pouvoir" que d'une affaire judiciaire. Ancien officier de police, Magu a été une figure clé de la campagne anti-corruption menée par Buhari depuis son arrivée au pouvoir en 2015. L'ancien général Buhari a été élu en 2015, puis en 2019, notamment sur la promesse de s'attaquer à la corruption endémique au Nigeria, premier producteur de pétrole du continent, mais peu d'affaires d'ampleur ont pour l'instant été portées en justice. Ses détracteurs accusent l'EFCC de mener une chasse aux sorcières contre ses opposants.
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