"C'est une véritable démonstration de force pour montrer notre soutien au président Kaboré", lance tout sourire Djenaba Traoré, une militante de 43 ans venue de Bobo Dioulasso (deuxième ville du pays, ouest).Le palais des sports de Ouaga 2000, d'une capacité de 5.000 places, était entièrement rempli par les militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), et une vingtaine de chapiteaux dressés dans la cour accueillaient plusieurs centaines de personnes supplémentaires."C'est un message envers les autres partis politiques de l'opposition. Il ne faut pas les laisser penser qu'ils peuvent battre notre champion", soutient Kader Tapsoba, un commerçant de 46 ans, parmi les militants vêtus de blanc et orange, les couleurs du parti, convoyés par cars de tout le pays.Malgré un bilan miné par une situation sécuritaire dramatique du fait des attaques incessantes de groupes jihadistes, Roch Kaboré, élu en 2015 et unique candidat à l'investiture de son parti, vise à 63 ans un nouveau mandat de cinq ans. Il est également soutenu par l'alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), un regroupement d'une quarantaine de partis politiques.Le président du MPP Simon Compaoré a affirmé à l'AFP que le "bilan" des cinq ans de présidence Kaboré était "incontestable", citant les réalisations en matières d' infrastructures routières, de santé et d'accès à l'eau potable.Autrefois havre de paix prisé par les touristes et les ONG, le "pays des hommes intègres", nation pauvre d'Afrique de l'Ouest, est devenu en cinq ans une zone rouge où les attaques jihadistes sont quasi quotidiennes, des pans entiers du pays étant inaccessibles. Ces attaques jihadistes, parfois entremêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait au moins 1.100 morts depuis 2015, et contraint près d'un million de personnes à fuir leurs foyers.Selon un sondage en juin du Centre pour la gouvernance démocratique, une des rares enquêtes d'opinion au Burkina, la cote le président est en baisse, "63% de la population" n'étant "pas satisfaite des actions du président" depuis son accession au pouvoir. Ancien baron du régime de Blaise Compaoré (chassé après 27 ans de pouvoir par une insurrection populaire en 2014), Roch Kaboré est cependant favori de l'élection présidentielle, selon l'analyste politique Drissa Traoré, "face à une opposition qui peine à s'unir".
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