"Depuis le mois de mai, les forces armées camerounaises ont attaqué un établissement de santé dans la région du Nord-Ouest, et arrêté arbitrairement sept membres du personnel d'un autre centre de santé dans le Sud-Ouest, tandis que des séparatistes armés ont tué au moins six civils, dont un travailleur humanitaire et un enseignant", écrit HRW dans un communiqué.L'enseignant de l'université de Bamenda (Nord-Ouest) a été abattu à la mi-mai par des séparatistes car il refusait d'arrêter de faire cours, selon l'ONG qui cite sa famille et des témoins.Le 10 juin, après des affrontements entre des séparatistes et l'armée, "une grenade a été tirée dans la cour de l'hôpital du district de Bali", faisant un mort et quatre blessés, rapporte l'ONG sans donner davantage de précisions.Début juillet, un groupe indépendantiste avait annoncé avoir tué un Camerounais qui travaillait pour Médecins sans frontières, avait annoncé l'ONG.Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où vivent la plupart des Camerounais anglophones, minoritaires dans le reste du pays, un conflit sanglant entre des séparatistes et l'armée a fait depuis son déclenchement en 2017 plus de 3.000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile, selon des ONG."Les forces de sécurité et les séparatistes armés ont à plusieurs reprises, chacun de leur côté, attaqué des hôpitaux et du personnel médical" au cours des derniers mois, affirme HRW.L'ONG souligne que ces violences ont eu lieu alors que certains leaders séparatistes affirment avoir engagé des pourparlers de paix avec les autorités. Début juillet, un leader séparatiste, Julius Ayuk Tabe, avait affirmé que lui et huit des ses collaborateurs, tous écroués dans la capitale camerounaise, avaient entamé des discussions sur un cessez-le-feu. L'information avait été confirmée à l'AFP par une source onusienne. Peu après, le gouvernement avait affirmé que l'information n'était pas "conforme à la réalité", sans plus de précisions. Ces discussions "devraient tenir compte du respect des droits humains et de la recherche des responsabilités pour" les abus, préconise Lewis Mudge, directeur pour l'Afrique chez HRW. Il a invité les parties à ces pourparlers à "s'engager publiquement à mettre immédiatement fin aux abus contre les civils".Depuis janvier, "au moins 285 civils ont été tués lors de 190 incidents environ" dans les deux régions anglophones, selon une estimation de HRW.
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