"Après plusieurs demandes infructueuses d'établissement d'un passeport diplomatique auprès du ministère des Affaires étrangères à Abidjan, le président Laurent Gbagbo s'est déplacé ce jour auprès de l'ambassade de Côte d'Ivoire à Bruxelles pour introduire une demande de passeport ordinaire et d'un laisser-passer", indique Me Habiba Touré.
"Le Président Laurent Gbagbo compte sur la bonne volonté des autorités ivoiriennes afin qu'il lui soit remis son passeport ou un laisser-passer pour lui permettre de retourner dans son pays, la Côte d'Ivoire", poursuit l'avocate.
"En effet, à l'issue de son acquittement le 15 janvier 2019, et de la levée des conditions restrictives le 28 mai 2020, il est plus que temps pour le président Laurent Gbagbo de rentrer chez lui", conclut-elle. Le retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire revêt un enjeu politique majeur, à trois mois de l'élection présidentielle. Son parti le Front populaire ivoirien (FPI) le presse en effet de se présenter au scrutin.
L'ex-chef d'Etat (2000-2010) a été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité et libéré après sept ans de détention à La Haye. La Cour examine actuellement la demande d'appel de la procureure de la CPI Fatou Bensouda.
La CPI a refusé une demande de liberté sans condition présentée par M. Gbagbo, 75 ans, mais a cependant assoupli les conditions de sa liberté conditionnelle, l'autorisant à quitter la Belgique, où il était assigné à résidence depuis son acquittement, à condition que tout pays dans lequel il souhaite se rendre accepte au préalable de le recevoir.Le gouvernement ivoirien, sollicité par l'AFP, n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter le communiqué de l'avocate de M. Gbagbo.M. Gbagbo a par ailleurs été condamné à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour le "braquage" de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest.
Le climat politique est tendu en Côte d'Ivoire avant la présidentielle d'octobre. Elle se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à l'actuel président Alassane Ouattara.
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