"Nous sommes dans un Etat policier qui use et abuse de l'espionnage envers ses propres citoyens", a dénoncé dans un communiqué David Dosseh, porte-parole du Front Citoyen Togo Debout (FCTD), qui rassemble de nombreuses organisations de la société civile togolaise.Selon une enquête publiée lundi par les quotidiens français Le Monde et britannique The Guardian, Pegasus, un outil de surveillance ultra-perfectionné "vendu aux Etats par la société israélienne NSO, a été utilisé contre des voix critiques du régime" de Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005 et réélu cette année pour un quatrième mandat, malgré de vives contestations de l'opposition.Au Togo, ce logiciel "officiellement destinée à la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité", aurait été utilisé contre des "opposants, des militants de la société civile et des religieux catholiques", dont l'évêque de Kpalimé (localité située à environ 120 km au nord de Lomé) et président de la Conférence des évêques du Togo, Mgr Benoît Alowonou.Selon David Dosseh, l'enquête des médias internationaux "confirme ou apporte des éléments matériels sur une situation que beaucoup soupçonnaient"."Beaucoup de Togolais ont cette crainte d'être suivis, épiés surtout, quand ils sont acteurs de la société civile ou opposants", a-t-il assuré.Le sujet est abondamment commenté sur des réseaux sociaux et sur les médias privés, sans susciter encore de réaction officielle. Les autorités, contactées par l'AFP, n'ont pas souhaité commenter cette enquête. "Le régime de Faure Gnassingbé dépasse toutes les limites de la décence politique. Les armes destinées à lutter contre le terrorisme sont retournées contre les opposants, les religieux et les défenseurs des droits de l'Homme", s'est emporté auprès de l'AFP Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (opposition).
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