Présidentielle en Ouganda: l'opposition appelle à manifester pacifiquement

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KAMPALA (AFP)

Plusieurs candidats malheureux à l'élection présidentielle en Ouganda, dont le principal rival du président réélu Yoweri Museveni, ont appelé jeudi les Ougandais à "manifester pacifiquement" contre les résultats du scrutin, lors d'une conférence de presse à Kampala.

"Il est temps pour le peuple ougandais de se soulever et de manifester pacifiquement contre les résultats de l'élection 2011", a déclaré Kizza Besigye, arrivé en seconde position de l'élection présidentielle du 18 février avec 26,01% des voix.

M. Besigye a été largement devancé par le président sortant Yoweri Museveni, crédité de 68,38% des suffrages exprimés au terme d'une élection marquée, selon plusieurs candidats de l'opposition, par des fraudes du régime en place.

M. Besigye s'exprimait aux côtés d'Olara Otunnu, quatrième à l'élection présidentielle avec environ 1,5% des voix, d'un représentant du candidat Mao Norbert (3e avec moins de 2%) et enfin de Samuel Lubega (moins de 1%).

"Il est clair à présent que les Ougandais ne peuvent pas faire progresser la démocratie par les élections, la justice ou le Parlement, sous Museveni", a réitéré M. Besigye.

"Le moment de notre libération est venu" a pour sa part lancé M. Otunnu, ancien secrétaire général-adjoint de l'ONU, appelant ses compatriotes à dire "assez, c'est assez!".

Aucun des responsables présents n'a toutefois voulu donner une date pour le début de cette contestation: "Ces questions là seront à présent discutées en dehors de cette conférence de presse", a indiqué M. Besigye.

C'est la première fois depuis la proclamation des résultats dimanche que M. Besigye appelle à manifester.Il y avait pourtant préparé ses électeurs tout au long de la campagne, les invitant à contester d'éventuelles fraudes électorales dans la rue.

M. Besigye a renoncé publiquement à porter le litige électoral devant la Cour suprême: lors du précédent scrutin, celle-ci avait reconnu de graves irrégularités et des fraudes émanant du parti au pouvoir sans toutefois annuler les résultats du vote.

L'ancien médecin personnel de M. Museveni, en rupture de ban avec le régime depuis 1999, a estimé avant le scrutin que l'Ouganda était "mûr" pour une révolte populaire à l'égyptienne, en raison du "découragement" de la population.

"Il n'y aura pas de révolution à l'égyptienne ici", avait rétorqué le président sortant.

Le chef de la police ougandaise a martelé ces derniers jours qu'il ne tolèrerait pas de contestation des résultats de l'élection dans la rue, appelant les candidats à régler les litiges devant la Cour suprême.

"S'ils veulent opérer différemment, je veux leur assurer qu'ils connaîtront l'entière force de la loi et ils ne pourront s'en prendre qu'à eux mêmes", avait-il averti dimanche.

Le déploiement sécuritaire à Kampala était un peu moins impressionnant jeudi qu'en début de semaine.Une vingtaine de policiers en tenue anti-émeute étaient postés à l'extérieur du bâtiment où l'opposition a lancé son appel.

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