Sénégal: six suspects arrêtés après l'attaque du siège d'un quotidien

"L'enquête a abouti à l'identification de six individus présumés auteurs de l'attaque contre le journal. Des indices graves et concordants laissent penser qu'ils ont commis" cet assaut, a dit à l'AFP cette source, sans préciser leur identité et les circonstances de leur arrestation.Les six suspects seront "déférés au parquet (de Dakar) jeudi pour association de malfaiteurs, dégradation volontaire de biens et de propriété immobilière appartenant à autrui", selon la même source.Sept ordinateurs et un poste de télévision avaient été endommagés par une demi-douzaine d'hommes en colère dans les locaux des Echos lundi midi, avait expliqué le directeur de la publication, Cheikh Oumar Ndao.Ils étaient à la recherche de l'auteur de l'article, publié le jour même, affirmant que Serigne Moustapha Sy, figure de l'influente confrérie musulmane des tidianes et président du Parti de l'Unité et du rassemblement (PUR), avait été "terrassé par le Covid-19" et admis à l'Hôpital principal de Dakar.Sans mentionner l'attaque contre le journal, le secrétaire national de la jeunesse du PUR, Habib Ndiaye, avait dénoncé dans un communiqué des "mensonges éhontés" et affirmé que le président du PUR était "bien portant".Le Sénégal a officiellement déclaré 10.432 cas de coronavirus, pour 214 décès. Des personnes contaminées ont dénoncé publiquement la "stigmatisation" dont ils ont été victimes lorsque leur maladie a été connue.Reporters sans frontières (RSF) a demandé mardi aux autorités sénégalaises de "réagir rapidement et fermement afin que cette attaque ne reste pas impunie".Le Synpics, principal syndicat des professionnels de l'information du pays, et le Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse au Sénégal ont également dénoncé l'attaque.Le PUR avait présenté un candidat lors de la présidentielle de 2019, l'informaticien et universitaire Issa Sall. Proche du mouvement religieux dirigé par Serigne Moustapha Sy, il avait recueilli 4% des voix.