"Cela fait six mois que trois défenseurs des droits humains sont emprisonnés au Niger pour avoir simplement participé à des manifestations pacifiques demandant l'ouverture d'une enquête sur les allégations de détournement de fonds par le ministère de la Défense", ont écrit ces ONG dans un communiqué conjoint."CIVICUS, Amnesty International, Oxfam, Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP), Tournons la Page International (TLP) et Front Line Defenders demandent la libération immédiate et inconditionnelle" de Moudi Moussa, journaliste et syndicaliste, Halidou Mounkaila, responsable d'un syndicat d'enseignants et Maikoul Zodi, coordinateur national du mouvement mondial Tournons La Page.Ils "sont toujours détenus arbitrairement malgré l'octroi d'une caution de 5 millions de francs (environ 9 200 dollars US) le 6 août. Le procureur a fait appel de cette décision avec succès", ont déploré les ONG signataires.Les trois défenseurs des droits de l'homme sont notamment accusés d'organisation d'un rassemblement non autorisé, incendie criminel, dommages aux biens publics et homicide involontaire.Il y a eu "au moins trois morts et plusieurs bâtiments endommagés" lors de cette manifestation, "interdite" par les autorités "à titre de mesure préventive contre la pandémie de COVID-19", selon elles. "Les accusations portées contre les militants sont fabriquées de toutes pièces", a dénoncé Samira Daoud, directrice régionale du bureau d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.Des surfacturations et des livraisons non effectuées d'équipements militaires ces dernières années ont officiellement coûté 32,6 milliards FCFA (50 millions d'euros) à l'Etat du Niger, un chiffre inférieur de moitié à celui (plus de 116 millions d'euros) qui avait circulé sur les réseaux sociaux.Le scandale a d'autant plus choqué l'opinion que les soldats nigériens paient depuis 2015 un lourd tribut dans la lutte contre les groupes jihadistes. L'affaire remonte à fin février, lorsque le gouvernement avait annoncé qu'un audit demandé par le président Mahamadou Issoufou avait révélé des surfacturations ainsi que des livraisons non effectuées dans des achats d'équipements pour l'armée.
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