Togo: un mort et 17 blessés dans des affrontements avec des forces de l'ordre lors d'une fête

"On dénombre un mort, quatre blessés et une maison en paille incendiée du côté des manifestants", selon le ministre de la Sécurité, le général Yark Damehame dans un communiqué lu à la télévision nationale.Mais aussi "treize blessés, dont un grave, et des dégâts matériels importants sur deux véhicules du côté des forces de sécurité", ont ajouté les autorités. Des habitants de la préfecture de Doufelgou (située à environ 450 km au nord de Lomé) se sont retrouvés au village de Koka, où ils ont organisé samedi une fête d'initiation "dans le mépris total des mesures édictées par le gouvernement" pour empêcher la propagation du nouveau coronavirus.D'abord "dispersées par les forces de l'ordre (...) plus de 3.000 personnes ont continué la célébration de la fête, tout en dressant des barricades", selon le communiqué.Des gaz lacrymogènes ont été tirés provoquant la colère de la population, qui s'est ensuite "attaquée aux éléments des forces de l'ordre", poursuit le texte. L'une de ces grenades lacrymogènes a "atteint mortellement à l'abdomen une personne âgée qui a été aussitôt évacuée à l'infirmerie où elle succomba quelques temps après", détaille le communiqué. Des témoins interrogés au téléphone par l'AFP affirment que la victime a été tuée par balle. "Les forces de l'ordre déployées sur les lieux étaient vraiment violents. Outre les gaz lacrymogènes, il y a également eu quelques tirs à balles réelles", a déclaré un habitant sous le couvert de l'anonymat. Au Togo, toutes les fêtes traditionnelles - une vingtaine chaque année - ont été annulées en raison de la pandémie de coronavirus. Depuis avril, le gouvernement a mis en place une "force spéciale anti-pandémie" constituée d'environ 5.000 policiers et militaires, chargée de faire respecter sur l'ensemble du territoire les mesures prises pour contrer la propagation du virus.A ce jour, 1.743 cas de contamination et 44 décès dus au virus ont été enregistrés au Togo.