Certains lecteurs, un peu énervés, se sont contentés de puiser dans mon dernier texte consacré à la Côte d'Ivoire (publié le 21 février), de quoi alimenter, un peu plus, leurs humeurs combattives contre tous ceux qui n'épousent pas leurs « éléments de langage » et ne s'alignent pas, sans nuances, sur leurs thèses péremptoires et exclusivement partisanes. Je n'ai pas jugé utile de répondre à ce déchaînement d'humeurs où l'insulte et l'incantation tiennent lieu de « débat politique »�?� L'important dans ce texte, anathématisé par ces énervés, était de s'interroger sur la finalité de cette énième mission diligentée par l'Union africaine pour tenter de restaurer la sérénité en Côte d'Ivoire. J'affirmais alors que la mission confiée à ce panel de cinq chefs d'�?tat n'allait, en rien, permettre de faire évoluer favorablement la situation. Ma conclusion indiquait, malheureusement, la funeste escalade à laquelle l'on assiste depuis le 21 février, date de publication de mon texte. J'écrivais alors : « A quoi auront servi toutes les médiations engagées depuis décembre par les instances africaines ? A renvoyer les Ivoiriens à eux-mêmes. (�?�) Tout compte fait, il faudra bien se rendre à cette évidence : la solution à la crise viendra des Ivoiriens eux-mêmes, et eux seuls�?� La question est de savoir à quel prix. » L'issue, redoutée, se déroule sous nos yeux, en ce moment-même : l'affrontement armé entre les deux camps en conflit. Autrement dit, une « solution militaire intramuros ».Nous étions quelques-uns, début février à Addis Abeba, à avoir décrypté, non sans inquiétude, le sens et la finalité de la mise en place, par l'UA, de ce panel de chefs d'�?tat affecté à une mission impossible. Le « jugement de Salomon » de l'UA renvoyait, au bout d'un parcours infructueux de médiation, les Ivoiriens à eux-mêmes. Jean Ping, le Président de la Commission de l'UA, le disait en privé : « Pas question d'envoyer une armée africaine aller massacrer d'autres Africains ». Le « recours légitime à la force armée » préconisé par la Cedeao pour bouter Laurent Gbagbo hors du palais étant définitivement écarté, on admettait, alors, mais sans le dire, que les deux camps ivoiriens opposés, « règlent le problème » d'eux-mêmes. Une fois acquise cette terrible conclusion, le fameux panel de chefs d'Etat devenait le cache-sexe �?? une manière de dispositif dilatoire �?? de l'incapacité des instances africaines à résoudre cette crise ivoirienne. Nul ne saurait encore aujourd'hui, imaginer le coût de ce renoncement�?� Disons-le clairement : je n'ai jamais estimé que la force armée, telle que préconisée par la Cedeao contre Laurent Gbagbo constituait la mère des solutions. Constatons simplement que toutes les intelligences déployées pour tenter de sortir la Côte d'Ivoire de la crise se sont enlisées dans les sables mouvants des contradictions historiques de l'Union africaine, des reculs politiques et connivences coupables du syndicat des chefs d'�?tat africains, et de l'impuissance conjoncturelle de ce qu'on désigne comme la « communauté internationale ».[Lire la suite sur le blog de Francis Laloupo->http://francislaloupo.wordpress.com/2011/02/27/cote-d%E2%80%99ivoire-impossible-miracle/#more-420]
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