"La prison de Kangbayi a été attaquée par des ADF (Forces démocratiques alliées)", a déclaré à l'AFP Modeste Muhindo Bwakanamaha, maire par intérim de Beni."Seule une centaine de détenus n'ont pas quitté la prison sur les 1.455 qui s'y trouvaient".
"Deux prisonniers (ont été) tués par balles et sur 1.300 détenus, un grand nombre s'est volatilisé dans la nature" après cette attaque conduite "par des rebelles ADF, vers 4h30", a pour sa part indiqué la police congolaise sur twitter.
Historiquement, les ADF sont des rebelles musulmans ougandais installés dans l'Est de la RDC (ex-Zaïre) depuis 1995.Ils sont accusés du massacre de plus d'un millier de civils dans la région de Beni depuis octobre 2014.
"A travers son +agence de presse Amaq, l'État islamique a revendiqué le raid contre la prison Kangbayi en République démocratique du Congo, qui a conduit a la libération de 900 prisonniers", ont indiqué les expert du site Intelligence group.
"Des combattants de l'État islamique ont attaqué ce matin la prison de Kangbayi et une base militaire congolaise dans la zone de Beni", a ajouté ce groupe d'analyse, en citant un communiqué de l'EI.
Plusieurs attaques attribuées aux ADF ont été revendiquées par "l’État islamique - Afrique centrale" depuis avril 2019, avec parfois des erreurs factuelles.Les ADF de leur côté n'ont jamais revendiqué aucune action.
- Recrudescence de "l'insécurité" -
"Je ne sais pas s'il y a une liaison formelle" entre les ADF et l'EI, avait déclaré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à Radio France internationale (RFI) à l'issue d'une visite à Beni début septembre 2019."Mais c’est évident qu'il y a des liaisons réelles parce qu'il y a des recrutements qui se font dans d'autres pays, et qui vont en RDC".
Des dizaines de militaires et policiers sécurisaient la prison mardi avant midi, tandis que les autorités locales visitaient les lieux, a constaté un correspondant de l'AFP.
Deux véhicules blindées de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) étaient également visibles.
Sur place, des riverains disaient craindre une recrudescence de "l'insécurité" après cette spectaculaire évasion, d'après les témoignages recueillis par l'AFP.
Les ADF ont tué des centaines de civils rien que depuis novembre de l'année dernière, quand l'armée congolaise a annoncé une offensive contre leurs bases et leurs leaders dans la forêt et la jungle autour de Beni.
En juin 2017, dans la même prison de Beni, onze personnes avaient été tuées et plus de 900 détenus s'étaient évadés pendant l'attaque conduite par des "assaillants" non identifiés, selon le gouverneur du Nord-Kivu de l'époque.
Sur les onze victimes, huit étaient des policiers tués "lors des échanges de tirs entre les forces de l'ordre et les assaillants".
En mai 2017, plusieurs centaines voire des milliers de détenus (entre 600 et 4.600 selon les estimations) s'étaient évadés de la prison centrale de Makala dans la capitale Kinshasa, également après une attaque.
Le chef du mouvement politico-sectaire Bundu Dia Kongo, Ne Muanda Nsemi, s'était évadé à cette occasion.
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