La réforme a été suggérée par une commission mise sur pied en 2018, après une poignée de mains historique entre M. Kenyatta et l'opposant historique Raila Odinga, qui avaient promis de tirer un trait sur des années de contestations électorales et de violences politiques.Mais elle suscite l'opposition du vice-président William Ruto, allié de M. Kenyatta depuis sa première élection en 2012 et son supposé dauphin, qui y voit un outil pour l'écarter du pouvoir."Quand nos Pères fondateurs sont sortis de la Guerre de libération (...), ils savaient que rassembler la conscience de 42 nations vers un unique but au sein d'un Etat-Nation nécessiterait de constantes négociations et renégociations", a déclaré M. Kenyatta, lors des célébrations annuelles de la "Journée des Héros" de l'Indépendance à Kisii (Ouest), un fief de M. Odinga.Il a estimé que "l'ordre constitutionnel" actuel "sous l'égide duquel "le vainqueur rafle tout et le perdant rentre sans rien" a "créé le conflit depuis l'avènement du multipartisme en 1992".Au Kenya, pays de 42 ethnies, affiliation politique et identité communautaires sont profondément liées et les élections ont souvent débouché sur des violences. La crise post-électorale née de la défaite contestée de M. Odinga en 2007 a fait plus de 1.100 morts.Une nouvelle Constitution en 2010, n'a pas empêché de nouvelles violences après la présidentielle de 2017, boycottée par M. Odinga après l'annulation d'un premier scrutin déjà remporté par M. Kenyatta."Cette question du +nous+ contre +eux+ doit cesser. Et exercer nos droits démocratiques ne doit jamais se faire aux dépens de notre diversité", a souligné le chef de l'Etat.Le rapprochement entre MM. Kenyatta et Odinga a nourri le soupçon d'un accord entre eux en vue de la présidentielle de 2022 au détriment de William Ruto.Celui-ci s'oppose à cette réforme constitutionnelle, susceptible de créer un système permettant à MM. Kenyatta et Odinga, respectivement kikuyu et luo, les deux principales ethnies du pays, de se partager le pouvoir.Sans citer M. Ruto, le président Kenyatta s'est défendu mardi de chercher "à créér des postes pour des individus"."Nous devons avoir un dialogue national solide, qui prenne tout le monde à bord", a de son côté estimé M. Ruto, qui s'est brièvement exprimé avant le chef de l'Etat et juste après M. Odinga, dont l'intervention n'était pas prévue au programme officiel.
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