Plus d'une centaine de personnes ont scandé des slogans hostiles au gouvernement, brandissant le drapeau soudanais et brûlant des voitures, selon des témoins, la police usant de gaz lacrymogènes pour les disperser.
Les manifestants, dans la capitale Khartoum et dans sa ville voisine Omdurman, ont également demandé justice pour les personnes tuées dans le soulèvement populaire qui a renversé l'autocrate Omar el-Béchir l'année dernière.
Après le départ de Béchir en avril 2019, une autorité de transition composée de militaires et de civils s'est installée au pouvoir pour préparer les élections.Elle doit faire face à une sévère crise économique et à une détérioration des conditions de vie dans un pays miné par le chômage et la chute de la monnaie nationale.
Les autorités de transition "ont achevé un an au pouvoir et les crises s'aggravent tous les jours de manière alarmante", a indiqué l'Association des professionnels du Soudan, à l'initiative des rassemblements, dans un communiqué.
"La vie dure devient insupportable et les gens passent leur journée à courir après le pain et l'essence" ajoute le groupe, déjà fer de lance du mouvement de contestation inédit l'année dernière.
En prévision des manifestations, la police avait installé des barrages routiers aux entrées des ponts à Khartoum, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Des barricades et des fils barbelés ont été également placés sur les routes menant au QG de l'armée, le site d'un sit-in de masse pendant le mouvement de contestation anti-Béchir en 2019.
Des véhicules transportant des soldats ont été déployés dans les rues.
"Nous présentons nos excuses aux habitants de l'Etat de Khartoum pour l'impact de la fermeture des ponts décidée par mesure de précaution jusqu'à mercredi à minuit", ont indiqué les autorités dans un communiqué.
Depuis la mise en place du gouvernement de transition, le dollar est passé de 50 à 240 livres soudanaises sur le marché noir, entraînant une hausse des prix considérable dans un pays qui dépend énormément des importations.
L'inflation a atteint 212% en glissement annuel en septembre, un record qui équivaut à un triplement des prix, selon l'Institut des statistiques.
En décembre 2018, le triplement du coût du pain décidé par le gouvernement de M. Béchir, aujourd'hui arrêté et jugé, avait été le déclencheur de la révolte populaire.
Le Soudan espère aujourd'hui un allègement de sa dette après l'annonce par les Etats-Unis de son prochain retrait de la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme et d'une levée des sanctions à son encontre.
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