Juppé prend la tête d'une diplomatie française en quête de nouveau souffle

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PARIS (AFP)

Nouveau chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a pris formellement ses fonctions mardi lors d'une passation de pouvoirs avec Michèle Alliot-Marie, qui fait de lui l'homme incontournable de la relance de l'action gouvernementale à l'international comme sur la scène intérieure.

A cette occasion, M. Juppé a brossé à grands traits ses priorités les plus urgentes, relatives notamment aux bouleversements dans le monde arabe.Il faut, estime-t-il ainsi, relancer l'Union pour la Méditerranée, le grand projet du début de mandat de Nicolas Sarkozy.

"Il va nous falloir refonder l'Union pour la Méditerranée.C'était une initiative prémonitoire", a-t-il déclaré à propos de ce forum de coopération entre l'UE et les pays du Maghreb et du Proche-Orient.

A 65 ans, Alain Juppé devient la pièce maîtresse du gouvernement alors que M. Sarkozy cherche à reprendre la main à un peu plus d'un an de la présidentielle, après les errements d'une diplomatie incapable de prendre la mesure du vent de liberté qui traverse le monde arabe.

 Dans sa première déclaration devant l'Assemblée Nationale, M. Juppé a écarté l'option d'une intervention militaire en Libye "sans mandat clair de l'ONU", alors que la communauté internationale s'interroge sur l'opportunité d'instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

"Ma volonté sera de continuer de faire entendre la voix de la France parce qu'elle est forte d'ores et déjà", a-t-il assuré par ailleurs, répondant à l'opposition dénonçant à ce propos des défaillances françaises.

A l'heure où Paris a pris la tête des forums des G20 et G8, la diplomatie est devenue un enjeu de politique intérieure.

"Homme providentiel" ou "sauveur": la presse a dans l'ensemble accueilli mardi avec bienveillance l'arrivée d'Alain Juppé au Quai d'Orsay, espérant que la voix de la France serait à nouveau audible.

Déjà numéro 2 du gouvernement, M. Juppé a passé mardi matin les rênes du ministère de la Défense à Gérard Longuet, ancien chef de file des sénateurs UMP.

Une heure plus tard, il s'installait au Quai d'Orsay, après une passation de pouvoirs avec Michèle Alliot-Marie, qui a démissionné sous la pression dimanche, alors qu'elle était depuis trois mois seulement aux Affaires étrangères.

La ministre a fini par chuter après des déclarations dénoncées comme scandaleuses par l'opposition, notamment pour avoir proposé le "savoir-faire" des policiers français à l'ancien régime tunisien, puis pour ses liens avec un homme d'affaires proche du président déchu Zine El Abidine Ben Ali.

Alain Juppé retrouve un ministère où il a déjà fait un passage remarqué, de 1993 à 1995.

Le nouveau ministre a également évoqué, mardi, le renforcements des partenariats avec les pays émergents, la défense européenne et l'Afrique."Nous devons anticiper (...) l'essor de l'Afrique au XXIe siècle", a-t-il souligné.

M. Juppé devra également rétablir la confiance auprès de diplomates qui se sont inquiété dans la presse d'un "amateurisme" ou d'une "peur du changement" de la diplomatie française.

Selon un sondage Harris Interactive publié mardi, 55% des Français font "plutôt confiance" à M. Juppé qui, à 14 mois de la présidentielle fait par ailleurs figure de recours possible à droite alors que M. Sarkozy est toujours à la peine dans les sondages.

En acceptant le Quai d'Orsay, il a exigé d'avoir les coudées franches par rapport à l'Elysée et entend bien garder sa liberté de parole, notamment sur les sujets de société comme le débat sur la place de l'islam, sur lequel il a multiplié les mises en garde.

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