S'exprimant depuis son domicile à Conakry - qu'il n'est pas autorisé à quitter et dont les accès sont bloqués par des véhicules des forces de l'ordre - M. Diallo a déclaré dans un entretien à l'AFP que les déclarations internationales étaient des "communiqués plutôt timides".La Guinée est en proie à des troubles depuis le scrutin du 18 octobre, dans des tensions suscitées par la candidature controversée du président Alpha Condé pour un troisième mandat. Le président Condé, âgé de 82 ans, a remporté l'élection avec 59,49% des voix selon des résultats provisoires, a annoncé samedi la Commission électorale nationale, bien que l'opposition conteste le résultat. Dans un geste qui a déclenché des violences à l'échelle nationale, Diallo s'est déclaré vainqueur du scrutin lundi avant l'annonce des résultats officiels.Une dizaine de personnes sont mortes dans les troubles qui ont suivi, a indiqué le gouvernement, mais l'opposition estime à 27 le nombre des morts. L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer de manière indépendante le nombre des morts. "Je suis choqué de voir également que cette répression sauvage n'est pas dénoncée et condamnée par la communauté internationale", a déclaré Diallo, 68 ans.L'éventualité d'un troisième mandat consécutif de M. Condé, a provoqué pendant un an une contestation dans laquelle des dizaines de civils ont été tués, faisant craindre une éruption de violences liées au scrutin, dans un pays coutumier des confrontations politiques sanglantes.En mars, le président sortant avait présenté une nouvelle Constitution dans laquelle il s'engageait à moderniser le pays mais qui permettait aussi de ne plus limiter à deux les mandats successifs des présidents.Agé de 68 ans, M. Diallo, battu par M. Condé en 2010 et 2015, a proclamé sa victoire lundi en se fondant sur les données remontées par ses partisans envoyés dans les bureaux de vote pour ne pas s'en remettre à la commission électorale et à la Cour constitutionnelle, inféodées au pouvoir selon lui. Il a revendiqué 53% des suffrages.La campagne électorale tendue qui a précédé la présidentielle du 18 octobre a également fait craindre des violences ethniques, M. Condé étant accusé d'avoir creusé un fossé entre les communautés à des fins électorales - assertion qu'il rejette. La vie politique en Guinée est principalement basée sur des lignes ethniques: la base du président fait partie de la communauté ethnique malinké tandis que M. Diallo bénéficie d'un fort soutien parmi le peuple peul. M. Diallo a fait allusion samedi à une "incitation ethnique" à l'encontre des Peuls et des personnes originaires de la même région que lui. "Leurs magasins sont incendiés, parfois vandalisés", a-t-il déclaré: "Nous sommes dans cette situation de terrorisme d'État sans précédent". Diallo et ses partisans accusent également Condé d'avoir truqué l'élection."Ils sont allés jusqu'à doubler la participation dans les fiefs d'Alpha Condé pour pouvoir augmenter ses scores", selon lui. Il a également ajouté son intention de faire appel devant la Cour constitutionnelle de Guinée, tout en soulignant qu'il n'avait guère d'espoir d'avoir gain de cause.L'AFP n'a pas été en mesure de joindre le gouvernement pour obtenir des commentaires.Des observateurs de l'Union africaine et de la Communauté économique des 15 États de l'Afrique de l'Ouest - dont la Guinée est membre - ont jugé que l'élection s'est déroulée de manière régulière.Condé est devenu le premier dirigeant démocratiquement élu de Guinée en 2010 et a été réélu en 2015. Les groupes de défense des droits humains l'accusent toutefois de sombrer dans l'autoritarisme.
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