Nigeria: début des travaux de la chambre chargée d'enquêter sur la répression des manifestations

Infos. Une chambre judiciaire constituée spécialement pour enquêter sur les violences policières et sur la répression sanglante de manifestations de la semaine dernière à Lagos, la plus grande ville du Nigeria, a commencé à siéger mardi midi.

Nigeria: début des travaux de la chambre chargée d'enquêter sur la répression des manifestations
La mise en place d'un organe indépendant chargé de superviser les enquêtes sur les abus policiers était l'une des principales revendications des manifestants qui sont descendus dans les rues du pays le plus peuplé d'Afrique début octobre.La séance publique était retransmise en direct sur les réseaux sociaux.Les avocats sont invités à présenter des affaires concernant la SARS, l'unité de police controversée qui a été dissoute par les autorités le 11 octobre pour tenter d'apaiser la contestation de la jeunesse. Cette brigade était accusée depuis des années d'arrestations illégales, de torture et même de meurtre.La chambre judiciaire pourra également enquêter sur la répression de la manifestation pacifique du péage de Lekki, mardi dernier, lorsque des militaires ont ouvert le feu sur un milliers de manifestants pacifiques, faisant au moins 10 morts, selon l'ONG Amnesty International.L'armée a nié être impliqué dans cette fusillade, qualifiant toute accusation de "fake news".Pour tenter d'établir la vérité, des vidéos prises par des caméras de surveillance seront mises à la disposition de ce panel judiciaire pour l'enquête, a indiqué lundi le gouverneur de Lagos. Selon lui, ces vidéos montrent la présence d'hommes en tenue militaire.Le président nigérian Muhammadu Buhari n'a pas réagi aux accusations qui se multiplient contre l'armée, et a affirmé dimanche vouloir "éviter d'entrer dans un débat" tant que "tous les faits n'avaient pas été établis".Une vingtaine d'Etats sur les 36 que compte ce pays fédéral ont instauré des panels judiciaires similaires.Depuis le début de la contestation en octobre, au moins 56 personnes ont été tuées, selon Amnesty International.Après la fusillade de Lekki, qui a provoqué une indignation internationale, les manifestations ont cessé, mais de graves troubles ont éclaté un peu partout dans le pays: des postes de police ont été attaqués et des bâtiments incendiés.A Ebonyi - un état du sud-est en proie à des revendications séparatistes depuis des années - une gendarmerie a été incendiée lundi et deux policiers sont morts, ont indiqué à l'AFP les autorités.Dans la plupart des villes cependant, les forces de sécurité avaient repris le contrôle des rues, mais elles peinaient toujours à empêcher les pillages d'entrepôt de nourriture qui se sont multipliés.

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