L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a immédiatement assuré à l'AFP que le vaccin anti-polio n'était pas en cause en tant que tel mais plutôt le défaut de vaccination dans certaines zones."Soixante-six cas ont été détectés (...) mais ce n'est plus le poliovirus sauvage mais un virus dérivé de souche vaccinale", a déclaré à l'AFP Abdramane Adji, chargé de la communication du Programme élargi de vaccination (PEV) du ministère tchadien de la Santé.Depuis septembre 2019, "90 cas de poliovirus dérivés d'une souche vaccinale ont été rapportés au Tchad", a expliqué à l'AFP le Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo, représentant de l'OMS au Tchad.La poliomyélite est une maladie causée par un virus qui attaque le système nerveux, pouvant causer des paralysies irréversibles. Le poliovirus sauvage, était endémique partout dans le monde jusqu'à la découverte d'un vaccin dans les années 1950. Le 25 août, l'OMS, évoquant un "moment historique", a annoncé que le poliovirus sauvage avait été "éradiqué" d'Afrique après quatre années consécutives sans cas déclarés et des efforts massifs de vaccination des enfants. Le poliovirus sauvage ne sévit plus qu'au Pakistan et en Afghanistan."Il ne faut pas que les gens comprennent que c'est un vaccin de mauvaise qualité" qui provoque ces nouvelles infections "en Afrique, y compris au Tchad", a tenu à rassurer le Dr Ndihokubwayo, car ces nouveaux cas touchent "seulement des enfants qui n'ont pas été vaccinés". Le Soudan en a rapporté 13 cas début septembre.Ce poliovirus "dérivé de souche vaccinale" s'est propagé dans des zones "où l'assainissement est insuffisant" et "à faible couverture vaccinale", a ajouté le médecin. En partie en raison de la pandémie de coronavirus, selon l'OMS et le PEV, lequel a annoncé le lancement vendredi de deux campagnes successives de vaccination dans ces régions, visant 3 millions d'enfants de 0 à 5 ans. "Le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) contient une forme atténuée --affaiblie-- du poliovirus", a expliqué le Dr Ndihokubwayo. Une fois injecté, "il peut être excrété par les enfants dans leurs selles (...), se propager dans la communauté locale, (...) subir des mutations génétiques (...) et, dans de très rares cas, acquérir la capacité de provoquer une paralysie. Il est devenu alors ce que l'on appelle un poliovirus vaccinal circulant ou PVDVc", a-t-il ajouté.Selon des données de l'OMS compilées par l'AFP mi-septembre, 1.271 cas de PVDVc ont été enregistrés dans le monde depuis 2010. "Lorsqu'une population est bien immunisée, elle est protégée contre ces deux types de virus", sauvage ou de souche vaccinale, a conclu le représentant de l'OMS.
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