Parmi ces irrégularités, les avocats ont accusé les policiers d'avoir fait poser les opposants individuellement avec une ardoise portant leur nom et le mot "complot", avant de les présenter à un juge.L'appareil judiciaire a fait écrouer il y a quelques jours Ibrahima Chérif Bah, Cellou Baldé, Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Bah et Etienne Soropogui, dans le cadre d'investigations sur les violences ayant entouré la présidentielle du 18 octobre.Ils ont été inculpés pour fabrication, détention et usage d'armes de guerre et légères, et d'atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation, selon leurs avocats.La candidature du président sortant Alpha Condé à un troisième mandat a donné lieu à des mois de manifestations durement réprimées et de violences qui ont fait des dizaines de morts civils depuis octobre 2019 et dans les jours suivant l'élection.M. Condé, 82 ans, a été définitivement proclamé vainqueur le 7 novembre par la Cour constitutionnelle. La justice et la police ont lancé depuis une vague d'arrestations contre ceux qu'elles disent soupçonner d'être impliqués dans les violences.Cellou Baldé, Ibrahima Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo et Abdoulaye Bah sont des responsables de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le parti dirigé par le principal challenger de M. Condé à la présidentielle, Cellou Dalein Diallo. Etienne Soropogui est une figure d'opposition qui avait appelé à voter pour M. Diallo.Dans un communiqué et devant la presse, leurs avocats ont relevé l'absence d'éléments à charge, fustigeant une "démarche qui consiste à interpeller d'abord et inventer les infractions par la suite". Aucune arme ni munition n'a été présentée à leurs clients lors de leurs interrogatoires, ont-ils dit.Au même moment, Human Rights Watch, dans un rapport se fondant sur des entretiens avec 70 personnes, dont 32 victimes et témoins des violences post-électorales, a accusé les forces de sécurité d'avoir "recouru à une force excessive" contre les manifestations de l'opposition dans la capitale.L'ONG a dénombré au moins douze morts. L'UFDG parle de 49 morts, les autorités de 21, parmi lesquels des membres des forces de sécurité. Les autorités accusent les leaders de l'opposition d'être responsables pour avoir, selon elles, appelé à la violence.HRW évoque une "répression généralisée qui a fragilisé la crédibilité des élections". Elle montre une nouvelle fois du doigt l'impunité des forces de sécurité, dont aucun membre ne figure à sa connaissance parmi les personnes arrêtées en lien avec les violences post-électorales.Les autorités n'ont pas réagi aux mises en cause des avocats et de HRW.
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