Soulagement et anxiété. Ce sont les sentiments que ressentent de nombreux Congolais après l’annonce de la baisse du prix du passeport. Passeport, considéré comme le plus cher au monde. Depuis quelques mois, plusieurs associations de la société civile réclamaient davantage de transparence dans le contrat entre l’Etat congolais et les sociétés éditrices. Le dimanche 15 novembre, le gouvernement congolais a publié un arrêté pour fixer le prix du passeport à 99 dollars. Pour Jean-Jacques Lumumba, président d'UNIS, un réseau panafricain de lutte contre la corruption, cette diminution du prix est une bonne nouvelle mais elle ne présage pas encore d’une transparence accrue. « Nous saluons cette décision mais qui n’est pas un gage de transparence. Nous continuons à insister sur le fait que le ministère des Affaires Etrangères clarifie la question des frais annexes. Pour nous congolais et le bénéficiaire final du passeport aient à payer 99 dollars. » propose t-il.
Un passeport pour tous ?
Selon un rapport publié en 2015 par Reuters, le gouvernement dirigé par l’ancien président Joseph Kabila ne recevait que 65 dollars sur les 185 dollars payés pour chaque demande, soit 35% du prix. Les 65% restants étaient encaissés directement par Semlex, une entreprise basée en Belgique, qui produit des documents de voyage et à une petite société basée dans le Golfe persique dénommée LRPS. Pour Jean-Jacques Lumumba, il faut maintenant que l’Etat garantisse que les Congolais ne paieront pas plus de 99 dollars. « Le prix officiel du passeport était de 185 dollars mais, entre les pots-de-vins et les taxes indues, les Congolais déboursaient 300 à 350 dollars ou euros » explique t-il.
Le président Felix Tshisekedi avait promis résilier le contrat liant l’Etat congolais et la société belge. Jean-Jacques Lumumba insiste aussi sur le marché avec l'entreprise éditrice, et appelle à un vrai appel d'offres. Mais finalement, la Locosem, filiale de l'entreprise belge Semlex, a hérité du marché selon un contrat passé de gré à gré.
L'arrêté interministériel fixe le délai d’attente pour la livraison du passeport biométrique à sept jours pour les requérants se trouvant à Kinshasa. Pour ceux des provinces, le délai est fixé à 14 jours et à 28 jours pour ceux de l’extérieur du pays.
Ecoutez-ci-dessous, Jean-Jacques Lumumba, président d'Unis :
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