L'acteur, qui rentrait de week-end avec sa compagne et ses enfants de 13 et 14 ans, était dans le wagon voisin de celui où est monté Ayoub El Khazzani, muni d'une Kalachnikov et de près de 300 munitions. "Une femme a déboulé dans notre voiture en criant +he's shooting people, he's shooting people+, il tire", raconte à la barre M. Anglade, habillé en noir, des lunettes sur le nez.Un contrôleur et deux hôtesses de restauration passent en courant et se ruent dans le "fourgon", un local qui se verrouille de l'intérieur, situé à l'avant de la voiture.Pris de peur, l'acteur et d'autres passagers s'y précipitent, demandent à ce qu'on leur ouvre la porte. "Ils ne voulaient pas. On aurait au moins pu mettre en sécurité les enfants". "Ca m'a beaucoup choqué", dit Jean-Hugues Anglade, qui avait vivement critiqué le personnel du Thalys dans les médias après l'attaque."On est restés là, seuls, abandonnés, impuissants. D'où mon mécontentement. On était acculés comme dans une souricière". Le contrôleur, qui s'était enfermé dans le fourgon avec les hôtesses et quelques passagers, s'est expliqué à la barre jeudi. "On pensait que c'était le carnage. J'étais plus moi-même, j'étais comme un animal qui cherche à fuir son prédateur", a-t-il témoigné.Jean-Hugues Anglade, légèrement blessé à la main en brisant une vitre protégeant une bouton d'alarme, a rencontré à l'hôpital Spencer Stone, le soldat de l'armée de l'air américaine qui a évité un probable massacre dans le train en se jetant sur le tireur, ensuite maîtrisé avec l'aide d'autres passagers. Arrivé à Paris mercredi pour témoigner devant la cour d'assises spéciale, ce dernier est finalement reparti sans avoir été entendu, après avoir été hospitalisé pour un malaise dès son atterrissage à Roissy."Il n'est pas en état de parler normalement", a indiqué en début d'audience son avocat Thibault de Montbrial, assurant ne pas savoir de quoi il souffrait. "On m'oppose le secret médical", mais son état a été "préoccupant pendant deux jours", a-t-il dit."Nous n'avons pas eu un semblant de certificat médical" justifiant d'être privés d'un témoin "essentiel", s'est indignée l'avocate d'El Khazzani, Sarah Mauger-Poliak. "Il ne se serait pas donné tant de mal s'il ne voulait pas déposer. Il a fait avion-réa-hôpital-avion", a répondu Me de Montbrial, assurant que Spencer Stone pourrait témoigner plus tard par visioconférence. Le verdict est attendu le 17 décembre.
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